Dans certains quartiers généraux la tension monte a vue d’œil, mais pour les gourmets la semaine s’est plutôt bien déroulée. Vous avez raté quelque chose ? Voici le résumé hebdomadaire joyeusement gratiné de RetailDetail Food !
Tendances branchées
Pourquoi sommes-nous restés à Anvers mercredi dernier, au lieu de nous rendre à Bologne, où l’imposant parc à thème FICO Eataly World a ouvert ses portes ? Une sorte de Disneyland pour foodies. On y trouve des fermes, des vergers de citronniers et d’oliviers, des boulangeries et des ateliers de charcuterie. Les visiteurs peuvent y apprendre à fabriquer des pâtes et suivre des cours de cuisine. En outre le parc abrite une multitude de commerces spécialisés, trattorias et restaurants étoilés. De quoi vous payer une sérieuse indigestion et ensuite rentrer chez vous avec un panier rempli de gourmandises italiennes. Mais hélas, les préparatifs de notre fameuse RetailDetail Night, qui approche à grand pas, nous ont obligés à renoncer à ce petit voyage d’agrément en Italie.
Nous avons dû nous contenter ce matin d’une petite visite au Foodshow annuel de Delhaize pour y découvrir les dernières tendances culinaires et y déguster les meilleures nouveautés. Pas mal non plus. Eh oui, quel dur métier que celui de journaliste retail. De fait, un système digestif bien entraîné s’impose lorsque vous êtes contraints d’ingurgiter successivement de la panade de truffe, des falafels, de la tarte au chocolat, des filets de harengs marinés, des huitres gratinées, du saucisson de chevreuil, du homard et du beurre aux cèpes. Mais vous le savez bien nous ne reculons devant rien pour vous informer.
Un robot sympathique
Pourvu que Delhaize parvienne à mettre toutes ces délicatesses en rayon dans les temps, car dernièrement l’enseigne au lion a éprouvé quelques difficultés au niveau de l’approvisionnement de ses magasins. A en croire les messages sur Facebook et Twitter, certains clients ont eu l’impression de faire leurs courses dans un magasin d’état communiste des années ’70, tellement les rayons de leur supermarché étaient vides. Il s’est avéré que ce problème d’approvisionnement était dû entre autres à une manifestation pour une Europe plus sociale, à laquelle ont participé massivement des employés des centres de distribution de Delhaize par solidarité envers des travailleurs qui ne bénéficiaient pas des mêmes privilèges chez leur employeur. Entretemps le problème semble être résolu. Tout à l’heure nous irons vérifier sur place si c’est bien le cas, d’autant plus que d’après le folder il y a du vin gratuit à rafler.
Mais si les difficultés persistent, Delhaize pourrait s’inspirer de ses collègues d’Ahold USA qui en ce moment effectuent des tests avec des robots en vue d’améliorer le bon fonctionnement du magasin. Le sympathique Marty vérifie si rien ne traîne par terre, contrôle si les rayons sont bien remplis et si besoin appelle des collègues pour remédier au problème. Bref, le robot reprend le rôle du directeur de magasin. Jusqu’où ira la science ?
Tout faux
Chez Carrefour la tension monte à vue d’œil. Le nouveau big boss Alexandre Bompard n’avait-il pas annoncé qu’il présenterait les grandes lignes de son Plan de Transformation fin novembre ? Eh bien, il a changé d’avis. Et comme dit l’expression, seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Notez donc la nouvelle date dans votre agenda : le 23 janvier. Mais pourquoi avoir reporté la date ? La raison semble évidente : ce plan impliquera certainement une restructuration radicale et de pénibles économies, auxquelles s’opposeront les syndicats, avec par conséquent des grèves en perspective, qu’il faut à tout prix éviter à l’approche des jours de fêtes. Mais si grèves il y a, mieux vaut qu’elles aient lieu durant la période creuse après les soldes. Tel a dû être le raisonnement du CEO.
Comme vous le savez dans notre rubrique nous ne ratons pas une occasion de mettre en avant notre CEO préféré, Jef Colruyt. Serait-il en train de bouder dans son bureau ou a-t-il organisé une réunion de crise avec son comité de direction, après s’être vu vertement critiqué par l’éminent Gino Van Ossel, notre professeur en retail favori. Selon l’expert, Corluyt a quasi tout faux. Dans le non-food le discounter a fait cadeau de son leadership à bol.com et en refusant obstinément de livrer des courses alimentaires à domicile il donne à Delhaize l’occasion de gagner des parts de marché online. Eh oui, voilà ce qui arrive quand on ne croit pas au e-commerce. Bref : la faillite est en vue.
Remercié pour services rendus
Et pour comble de malheur pour Colruyt, le casseur de prix néerlandais Jumbo s’en vient conquérir notre pays. La chaîne recherche concrètement des espaces commerciaux de grand format dans la périphérie flamande, une information que vous a divulguée RetailDetail cette semaine. Ce qui signifie donc que ces Hollandais n’ont pas l’intention d’ouvrir des magasins urbains, mais de grands supermarchés, qui représenteront une concurrence directe pour les magasins Colruyt. Soyez donc prévenus à Hal. Toutefois les filiales Colruyt aux alentours de Turnhout n’ont pas de soucis à se faire : les autorités locales ne veulent plus y accorder de permis pour des supermarchés, jugeant qu’il y en a déjà trop. Donc pas de Jumbo à Turnhout. Quant à savoir si le ‘péril jaune’, même avec la collaboration d’agents immobiliers flamands, parviendra à trouver trente espaces commerciaux d’ici deux ans, nous en doutons fortement. Affaire à suivre …
‘Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein’ est une expression que nous utilisons rarement, car elle nous semble un peu trop cliché. Mais elle se prête admirablement à l’info concernant le départ inattendu du CEO d’Alpro, Bernard Deryckere. « D’un commun accord » selon la version officielle, « a démissionné » selon certains et « a été mis de côté » selon d’autres. Quoiqu’il en soit l’architecte du succès d’Alpro a été remercié pour services rendus par le nouveau propriétaire Danone. Son successeur, Sven Lamoute, lui aussi Belge, se voit confier un lourd héritage, mais peut s’appuyer sur un solide CV.
Mauvaises langues
Vous avez certainement suivi au journal télévisé les récentes aventures de notre couple royal aux alentours du Taj Mahal enveloppé d’un smog épais. Nos souverains y mettent leur santé en danger dans l’intérêt général, notamment pour y promouvoir les pommes et les poires belges, puisque Poutine n’en veut plus. Peine perdue, malheureusement : les Indiens pensent que les taches brunes des poires Conférence sont un signe de pourriture et n’en veulent donc pas non plus. Nos fruiticulteurs, pour s’assurer un avenir éblouissant, ne pourraient-ils pas développer une jolie poire sans taches ?
Certaines mauvaises langues pourraient d’ailleurs s’interroger sur l’énorme empreinte écologique que laissent nos fruits à la suite de ce vaste voyage en Orient, et ce alors que notre industrie alimentaire fournit d’énormes efforts pour devenir climatiquement neutre.
Et pour terminer ceci : Delhaize n’est pas seul à proposer d’étonnantes nouveautés dans ses rayons. Le retailer britannique ASDA par exemple, lance du lait de chameau, une délicatesse sans lactose. De plus la célébrité Kim Kardashian en raffole. Ce qui explique le prix de près de 14 euros le litre. Et nous qui pensions qu’ASDA était un casseur de prix. Dans certains magasins Carrefour Market vous découvrirez un nouveau légume : le Yacon. Enfin nouveau, tout est relatif : il est cultivé depuis des siècles dans la cordillère des Andes, mais désormais également au Limbourg. Délicieux dans les potages, les purées, les woks ou les salades, paraît-il. Et il ne coûte que 3 euros le kilo. Donc abordable. A la semaine prochaine !
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