Qui a gagné le prix de la constructivité cette semaine ? Comment un discounter compte-t-il séduire les consommateurs richissimes ? Pourquoi d’ici peu la comparaison de prix sera-t-elle impossible? Réponse à ces questions et bien plus dans ce merveilleux résumé hebdomadaire de RetailDetail Food !
Copier/coller
Des produits en vrac dans de grands tonneaux bruns, des légumes dans des cageots bleus empilés sur des palettes, des slogans engagés sur les murs … rien ne ressemble autant à un marché bio qu’un autre marché bio. Ce nouveau Brut by Färm ? Une belle initiative, certes, mais un copier/coller de The Barn. Non ? Et de BE O. Et de … Quant à savoir qui est à l’origine du concept ? Difficile à dire. Si vous pouvez nous éclairer sur ce point, volontiers.
En tout cas ce n’est pas Carrefour, qui pourtant fait de son mieux pour être ‘in’ dans le domaine du bio. Au Salon de Fin d’Année du distributeur rien que du vert et du durable, avec sur le devant de la scène Carrefour Café : un joli concept qui semble être une solution idéale pour remplir les mètres carrés superflus des hypermarchés. Oui, vous avez bien lu : alors que dans nos villes et villages les cafés font faillite les uns après les autres, Carrefour veut en ouvrir davantage. Quoi qu’il en soit, on ne peut reprocher à l’enseigne de manquer de dynamisme et d’enthousiasme. Le jeu est beau, l’ambiance est bonne. Reste à voir les résultats. On dirait Anderlecht.
Une fonction d’exemple
Non, ce ne fut pas le chaos. Nous n’avons pas vu à la télé des syndicalistes furieux, reprochant à la direction son incapacité profonde. Pas de portes barricadées, ni de piquets de grève, ni même de palettes incendiées. Pourtant une restructuration radicale avait été annoncée, impliquant la fermeture de magasins et le licenciement d’employés. Mais aucune parole déplacée n’a été prononcée.
Mieux encore : vendredi dernier les discussions se sont déroulées dans une atmosphère très positive. On imagine l’entrevue, accompagnée de café Cora Mokka (2+1 gratuit) avec de délicieux éclairs au chocolat (2+2). Ce vendredi les négociations se poursuivent, probablement agrémentées cette fois de smoothies d’Innocent (1+1) et de chaussons aux abricots (2+1 gratuit). Comme quoi on peut aussi négocier dans de bonnes conditions. Décernez-leur le prix de la constructivité ! On pourrait même dire avec un brin d’ironie que Match, sans doute pour la première fois de son histoire, remplit une fonction d’exemple dans le food retail belge. Mais nous ne sommes pas ironiques à ce point. Et vous ?
Pour les richissimes
Terminé également les blagues nulles sur la politique du plus haut prix de la chaîne de supermarchés. N’avons-nous pas vu apparaître cette semaine d’étonnantes affiches dans les rues, proposant une botte de carottes à 100.650 euros ? Un kilo de pommes Elstar au prix de 1.500.025 euros et une barquette de champignons pour la modique somme de 33.500 euros ? L’ancien casseur de prix Lidl a-t-il décidé de changer son fusil d’épaule et de viser uniquement les consommateurs richissimes ? Non, il y a un message derrière cette campagne : manger frais est un investissement pour une vie saine et prospère. Ça vaut le ‘coût’.
Se rendre au travail à vélo : encore un investissement qui paie. C’est un homme d’expérience qui vous parle (9 km aller, 9 km retour, grâce à une paire de jambes bien musclées) : ça vous rend plus énergique, plus mince, plus intelligent et plus souriant. Enfin, c’est ce que je m’imagine. Et si vous avez de la chance, on vous donne même un vélo d’entreprise avec en prime une indemnité vélo. Certes pas dans une petite PME comme RetailDetail, mais bien dans une société comme Delhaize, qui avec ses 2.300 vélos d’entreprise est, selon ses propres dires, numéro un en Belgique dans ce domaine. Soyez certains qu’ils n’ont pas commandé ces deux-roues chez Fiets!.
Personnalisation ultime
Mais selon nos lecteurs avertis, nous n’aurions pas dû écrire que Delhaize était le champion national des vélos d’entreprise, à moins d’avoir été compter personnellement sur place les vélos de toutes les entreprises du pays. Et encore. Car : « Selon moi, Colruyt en a nettement plus », se sont écriés en chœur de nombreux fans de Colruyt sur notre page Facebook, et ce avec l’assurance d’experts autoproclamés qui mettent en doute le réchauffement climatique : « Selon moi il n’en est rien, il fait même frais pour la saison. » Eh oui, actuellement les opinions infondées sont des faits scientifiquement incontestables. Quoi qu’il en soit Hal n’a pas publié de communiqué de presse rectificatif.
Réactions similaires à l’annonce comme quoi Ahold Delhaize allait équiper tous ses magasins d’étiquettes électroniques : holà, Colruyt l’a fait bien avant ! Oui, là c’est exact. Une invention géniale d’ailleurs, ces étiquettes de prix digitales, qui permettent une fixation des prix dynamique. Un concept prometteur pour l’univers du retail. Imaginez : les retailers peuvent par exemple diminuer automatiquement les prix des produits dont la date de péremption approche. Mais tout aussi bien : augmenter les prix en vitesse lorsque les ventes s’envolent. Ou lorsque votre tête leur déplaît : bref, une évolution vers la personnalisation ultime. Désormais si vous avez découvert une bonne affaire, dépêchez-vous de vous rendre à la caisse.
L’opacité prix absolue
Dès lors, plus possible de faire des comparaisons de prix : à chaque relevé de prix, il vous faudrait mentionner quel jour, à quelle heure, minute et seconde, dans quel magasin et avec quel compte client vous avez vu ce prix. Sinon ça ne compte pas. Formidable : ainsi tout le monde peut prétendre ce qu’il veut. L’opacité prix absolue. Une guerre de perception au carré. Et de facto la fin définitive du meilleur prix. Ce n’est pas la première fois que nous le prédisons, ni la dernière.
La mauvaise nouvelle c’est que Jumbo, jusqu’à nouvel ordre, n’a pas encore investi dans les étiquettes électroniques et viendra donc jouer à la guéguerre à l’ancienne. A Beveren, par exemple, où le retailer une fois de plus recherche la chaleureuse compagnie de la concurrence. Ce nouveau point de vente prévu dans le Pareinpark ne s’implante pas sur un terrain vierge, effectivement. Il aura pour voisins directs : Aldi, Lidl, Carrefour Market et Spar. Et à quelques pas de là : Albert Heijn, Colruyt, Carrefour Express et Proxy Delhaize. Et toujours dans la même zone de chalandise un autre acteur de taille : l’hypermarché Carrefour à Burcht. La mission du Péril Jaune est claire : le retail se doit d’être convivial. Tout comme ce weekend d’ailleurs, qui s’annonce agréablement ensoleillé. Profitez-en bien et à la semaine prochaine !
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