Certaines enseignes ont jeté l’éponge, alors que d’autres acteurs de secteur food se sont disputés violemment. Voici votre résumé hebdomadaire par RetailDetail Food, un jour plus tôt, Armistice oblige.
Pas de quoi se réjouir
Une semaine n’a pas besoin d’être longue pour que l’univers du retail nous apporte des masses d’actualités intéressantes, mais pas toujours réjouissantes malheureusement. La preuve. Mardi dernier les fans de scones et de curry indien ont appris avec tristesse que leur fournisseur favori Marks & Spencer quittait Bruxelles. Bien sûr, nous le savons bien, les problèmes de l’enseigne britannique sont dus essentiellement à ses collections de mode vieillottes. N’empêche que son bel assortiment food nous manquera terriblement.
Ce même mardi les shoppers adeptes de courses rapides et bon marché ont eu, eux aussi, une mauvaise nouvelle à digérer. Désormais ils devront aller chercher ailleurs les prix les plus bas de leur région, car Delhaize a décidé d’abandonner sa formule low-cost Red Market. Lors de son lancement en 2009 l’enseigne semblait novatrice, mais aujourd’hui la formule – dont les jours sont comptés, trois semaines tout au plus – n’étonne plus personne. Mais le bilan final n’est pas négatif : bon nombre de concepts testés en primeur chez Red Market, sont aujourd’hui devenus monnaie courante. Cela mérite d’être dit.
Virus digital
Chez Makro des modalités de départ ont été convenues, permettant aux employés de 55 ans et plus de partir à la retraite, afin que la chaîne puisse se concentrer pleinement sur sa nouvelle stratégie, qui fait la part belle notamment aux articles de fête. Hm, il est encore un peu tôt pour danser la polonaise, nous semble-t-il.
Quant aux retailers encore en place, ils se mettent à innover. Comme Carrefour qui installe des kiosques digitaux dans tous ses hypermarchés et une partie de ses markets. Les clients peuvent y imprimer des bons de réduction personnalisés ou des chèques de fidélité, consulter le plan du magasin et transmettre des suggestions au gérant du magasin.
Le chocolatier Guylian a lui aussi attrapé le virus digital et ouvre son propre webshop dans 32 pays en même temps. Afin de faire face à la concurrence des supermarchés, tels que Carrefour, peut-être ? Non, essentiellement pour offrir un assortiment plus large et davantage d’informations à ses clients. C’est du moins l’explication officielle.
Autre nouveau webshop : celui d’ eFarmz, le marché fermier online qui après s’être lancé à Bruxelles et en Wallonie, part à la conquête de la Flandre. Les produits bios proviennent en direct de la ferme et des points de retrait sont prévus à Anvers, Gand, Louvain et ‘quelque part en Flandre Occidentale’. Intrigant …
Vendre de l’air
Faut-il vraiment que nous parlions politique aujourd’hui ? La victoire de Donald Trump est qualifiée par certains – et par lui-même en premier – de ‘Brexit plus-plus-plus’. Pour ceux qui ont un avis sur la question, n’hésitez pas à participer – vous avez jusqu’à lundi – au sondage concernant le possible impact sur le secteur alimentaire.
En attendant les consommateurs britanniques ressentent concrètement les premiers effets du Brexit, maintenant que Toblerone a décidé de diminuer le poids de ses barres chocolatées, suite à la dévaluation de la livre britannique. La mesure envisagée brille par sa simplicité : les triangles emblématiques seront tout simplement plus espacés. On appelle ça vendre de l’air. Mais visiblement le public n’apprécie guère cette hausse de prix camouflée.
Une aimable offre de reprise
Et n’oublions pas les événements du weekend dernier. Le directeur de Colruyt, très en colère, a accusé ses concullègues d’Albert Heijn de mensonges et de tromperies. Les filous néerlandais auraient manipulé l’enquête annuelle sur les prix de Test-Achats en diminuant temporairement les prix, pour ensuite les augmenter. Du coup Colruyt a proposé aimablement une offre d’un million d’euros pour la reprise du département d’enregistrement des prix de l’organisation des consommateurs. Une offre jugée insuffisante par Ivo Mechels.
Ce qui nous frappe dans toute cette affaire est que visiblement Albert Heijn sait quand les inspecteurs de Test-Achats effectuent leur visite, alors que Colruyt non. Etonnant, n’est-ce pas ? Mais ne nous voilons pas la face : tous les retailers du secteur food se mettent frénétiquement à envoyer des sms et à donner des coups de fil, une fois un inspecteur signalé dans les parages, afin de changer in extremis quelques chiffres après la virgule. Seulement cette année Albert Heijn l’a fait de façon un peu trop voyante. Une faute typique de débutant ou un exemple typique de diligence néerlandaise ? Enfin, à partir de l’année prochaine ils pourront demander conseil à leurs collègues expérimentés de Delhaize. Du moins s’ils sont disposés à écouter.
En pour terminer, une idée de lecture pour le long weekend. Pour ceux qui suivent de près les tendances alimentaires, nous vous conseillons de jeter un coup d’œil à ce rapport extrêmement bien rédigé de la chaîne de supermarchés britannique Waitrose. Pas mal, non ? Qui parmi les retailers alimentaires belges est prêt à relever le gant ? A la semaine prochaine !