Filet Pur a regardé tout le film réconfortant sur les 100 ans de Jumbo et assiste au déroulement d’une scène de western passionnante sur le marché de la distribution alimentaire. Qui tirera le premier ? Du moment que ça finit bien !
Mesure drastique
Maintenant que l’économie menace de s’arrêter à cause du pic de contaminations par le variant Omicron et des isolations et quarantaines qui en résultent, des mesures drastiques s’imposent. Et la distribution alimentaire ne fait pas exception. Lidl envisage même de fermer ses boulangeries. Il existe cependant des solutions. Quelques entrepreneurs assidus d’AD Delhaize prennent les devants : ils remplacent le personnel absent par des robots qui indiquent le chemin aux clients et signalent les rayons vides aux préposés à la mise en rayon.
Des robots qui arrivent à l’heure, qui ne prennent pas de pauses cigarettes, qui ne doivent pas être vaccinés, qui ne tombent pas malades et qui ne demandent pas d’augmentation. Ils sont en outre une attraction amusante dans le magasin, ce qu’on ne peut pas toujours dire de Sandrine au rayon aliments secs et de Serge au rayon boucherie. Tout le monde y gagne, notamment le fournisseur DeDuCo, qui veut ni plus ni moins devenir le leader du marché grâce au coronavirus. Mais de quel marché ? En Flandre orientale ? C’est possible !
Sans ceinture
Pourquoi le célèbre carnavalier Frits van Eerd a-t-il choisi la chanson plutôt mélancolique Eleanor Rigby pour la bande-son de son grand documentaire sur les 100 ans de Jumbo? On ne peut que le deviner. Lors des ouvertures de magasins du Danger Jaune, le bonjour insistant de Martin Solveig et Dragonette résonne invariablement. Mais d’un autre côté, la plupart des centenaires ne s’endiablent plus sur de l’électrohouse… C’est peut-être pour ça.
Si nous l’avons regardé ? Une heure, cinquante-sept minutes et trente secondes ! Un film d’ambiance, vous savez. Certes, le rythme est un peu lent et aucun grand secret d’entreprise n’est révélé, mais sinon, il n’y a pas de quoi se plaindre. Et il est plutôt instructif. On apprend par exemple que le grand patron Van Eerd a un beau grille-pain Smeg dans sa cuisine, et qu’il ne porte pas de ceinture de sécurité lorsque son chauffeur le conduit d’une ouverture de magasin à la prochaine réunion. Ou encore que Jumbo possède une très belle collection de camions anciens, qui sont entretenus avec amour.
Les van Eerdjes
Les téléspectateurs découvrent également les coulisses de l’ouverture du magasin de Zonhoven, avec en tête d’affiche une jeune caissière trop enthousiaste qui ne cesse de parler de ses « chers petits clients ». Il y a des limites, tout de même. Mais on se rappelle surtout la culture familiale profonde et très soudée dans l’entreprise. Oui, c’est un film qui fait du bien : même si seule la moitié de l’histoire est vraie, c’est toujours réconfortant.
Et ce pour une grande entreprise de distribution qui prétend avoir 100 000 employés… enfin, seulement en comptant tous les étudiants qui viennent remplir les rayons une heure par semaine, peut-être. Quoi qu’il en soit, les fournisseurs et les concollègues qui veulent en savoir un peu plus sur l’ADN unique de Jumbo savent où aller : le documentaire est disponible gratuitement sur VTM Go. Quelque part entre Familie, De Planckaerts et De Pfaffs : les van Eerdjes. Profitez-en !
Impasse mexicaine
En toute honnêteté, on ne sait pas encore si Jumbo s’est déjà lancé dans la hausse des prix. Mais chez Albert Heijn, ça ne bouge pas pour l’instant : alors que les prix de vente chez Carrefour et Delhaize augmentent de plusieurs pour cent, Albert Heijn maintient ses prix bas. Tout comme Colruyt qui, après tout, ne peut rien faire tant que son concurrent ne prend pas d’initiative. En coup dur, certainement. Pour les marges, bien sûr.
Vous voulez connaître mon avis ? Il se pourrait bien qu’Albert Heijn souhaite prolonger cette situation inconfortable aussi longtemps que possible. Ils sont malins. Ils ont les poches profondes, là-bas à Zaandam. Les prix hollandais, hein… Parce que, sérieusement : quoi de mieux que d’embêter un peu Jef ? Dans le monde du Far West, on appelle cela une impasse mexicaine : le héros et l’anti-héros se regardent dans le blanc des yeux, main sur leur holster. Qui clignera des yeux le premier ? Un divertissement de haut niveau ! On n’en perdra pas une miette.
Tombés du camion
Il n’est pas nécessaire d’enseigner aux Hollandais les ficelles du métier, bien sûr. Les collègues de Delhaize apprennent vite, d’ailleurs. Comme le démontre le grand coup qu’ils ont frappé la semaine dernière : 2+2 gratuits sur Nespresso. Très fort ! Une marque qui n’a rien à faire dans les supermarchés, mais il faut savoir saisir les opportunités, n’est-ce pas ? Quelques palettes ont dû tomber d’un camion. Cela peut arriver, même si cela n’a pas été au goût de Nestlé. Ni aux clients qui n’ont pu que constater que le stock des magasins était instantanément épuisé.
Enfin, félicitations à Monsieur Frans Muller : cette semaine, l’inégalable dirigeant d’Ahold Delhaize a ajouté une nouvelle distinction à la série déjà impressionnante de prix qu’il collectionne sur son étagère de cuisine : il a été nommé « plus gros profiteur en période de coronavirus en 2021 ». Titre qu’il s’est vu octroyer par le syndicat FNV, qui n’a pas apprécié que le détaillant ait refusé d’accorder une augmentation de salaire à ses employés alors que le chiffre d’affaires n’a jamais été aussi élevé. Le syndicat affirme ne pas vouloir « dénigrer les entreprises », mais il le fait quand même. Un peu comme Filet Pur, en somme. On remet ça la semaine prochaine ? À bientôt !
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