Le laboratoire est la nouvelle étable, le pain du futur est à l’avoine et la science perce à jour un plan machiavélique de l’industrie alimentaire. Ce Filet Pur est pratiquement exempt de souffrance animale. Si c’est pas le progrès !
Canard WC
La civilisation humaine progresse à pas de géant vers un nouvel âge d’or. On a pu à nouveau s’en rendre compte cette semaine. Le laboratoire est l’étable de demain. La viande de culture est la nouvelle norme. Du moins à en croire un pionnier de la viande culture, dans une déclaration qui rappelle ce mythique « Chez Canard WC, nous recommandons Canard WC » des années 80. Mais quand même. L’entrepreneur en question estime que la viande produite dans les réacteurs de culture peut même devenir moins chère que la viande d’abattoir. Et celle-ci est déjà très bon marché.
Le monsieur de Eat Just n’est pas le seul, tant s’en faut, à affirmer ouvertement sa foi dans la science et la technologie cette semaine, ce qui est plutôt rafraîchissant en cette ère de négationnistes du virus et d’antivax. Stefan Descheemaeker, le CEO belge du spécialiste des produits surgelés Nomad Foods, en est conscient : à ce rythme, on va finir par vider complètement les océans. Mais que va bien pouvoir mettre Iglo sous la panure croustillante de ses bâtonnets de poisson ? Exact : du poisson d’élevage.
Travail standard
Mais pas du poisson d’élevage ordinaire – ce qui n’aurait rien de neuf : du poisson qui, comme cette viande sans animaux, serait produit par culture de cellules dans des bioréacteurs. Un poisson réduit à son essence même : sa chair savoureuse, sans les arêtes ni cette foutue tête, siège de sa conscience. Des filets sans souffrance : c’est le progrès.
Vous n’êtes pas convaincu ? Ne vous inquiétez pas, l’ouvrage définitif qui répondra à vos questions les plus pressantes en matière d’alimentation paraîtra très prochainement : The Future of Food, écrit à quatre mains par le captain of retail Jorg Snoeck et votre toujours humble serviteur. Je lèverai un coin du voile en première mondiale ce 30 septembre lors du Congrès annuel Trade & Shopper Marketing de RetailDetail et LD&Co. Vous pouvez réserver une place pour votre rendez-vous avec l’histoire via ce lien.
Dringuelle
Et si la viande de culture n’était pas l’avenir de la chaîne alimentaire, nous pourrions toujours nous rabattre sur des flocons d’avoine. C’est le nouveau pain : tendance, sain et durable. Oats Day Long, la réponse gantoise au pionnier danois Grød, a logiquement choisi Anvers comme rampe de lancement de son expansion. Au RetailDetail Day, ils ont expliqué leurs projets de conquête à grands coups de jeux de mots irrésistibles du type « Oatstanding experience » et « You’re oatsome ». Ils ouvrent un établissement au coin de la rue : une visite s’impose.
N’est en revanche toujours pas arrivé à Anvers : le supermarché en ligne néerlandais Picnic, qui continue à ignorer complètement notre beau petit pays dans sa conquête de l’Europe. Ce n’est pourtant pas une question d’argent : même le seul et unique Bill Gates vient d’y aller de sa petite dringuelle. 600 millions, une broutille. Un geste qui n’est peut-être pas totalement désintéressé : Bill vient de divorcer et n’est sans doute pas d’humeur à faire ses courses lui-même.
Un plan solide
Le Nutri-Score fonctionne : c’est la conclusion d’une nouvelle enquête basée sur les mouvements des yeux des acheteurs. En effet, les consommateurs regardent avant tout le devant et non l’arrière des paquets, où se trouvent les petits caractères. Sérieusement, ils s’attendaient à quoi ?
Évidemment que les consommateurs n’entravent rien au tableau des valeurs nutritionnelles. C’était d’ailleurs le but : nous reconnaissons humblement, en petits caractères et au dos de l’emballage, que nos produits sont scandaleusement mauvais pour la santé… mais nous le faisons de telle manière qu’il faut être titulaire d’un doctorat en chimie pour y voir clair. C’était le plan machiavélique ourdi par l’industrie agroalimentaire, mais voyez : les temps changent. L’enquête a d’ailleurs été sponsorisée par Delhaize. On vous avait déjà parlé de Canard WC ?
Ligne de fracture
Bienvenue au consommateur schizophrène : pendant la crise sanitaire, il a acheté plus de légumes sains, mais aussi plus d’alcool. Les chiffres sont clairs. Compensation ? Ça se pourrait. Heureusement, Delhaize et Foodmaker ne reculent devant rien pour nous remettre sur la bonne voie. Leur premier restaurant fast good vient d’ouvrir ses portes. Le retailer devient restaurateur : cela aussi, c’est l’avenir.
Et même si vous pouvez à nouveau tomber le masque dans les magasins, ne croyez pas que tout sera comme avant. Pas la moindre chance. Chez PepsiCo, ils sont à fond : ne dites plus « post-Covid », mais « since-Covid ». Une ligne de fracture annonciatrice d’une nouvelle ère. Comment encore amener le consommateur à se gaver de chips ? C’est ce que le demand accelerator Christophe Piron viendra expliquer en personne lors de notre Trade & Shopper Marketing Congress. Deux pubs cachées dans un seul Filet Pur, c’est légal ? À la semaine prochaine !
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