L’émission hebdomadaire RetailDetail Food évoquera les thèmes suivants : le simulacre d’un hamburger, la caricature d’une restructuration, un petit bijou de supermarché et une campagne publicitaire pleine d’insinuations rusées. Faites-vous encore confiance à ce que vous lisez ?
Terne et sans goût
Le pays était dans tous ses états, environ la moitié de la population s’est sentie profondément offensée, même certains politiciens ont ressenti le besoin d’exprimer leur opinion et la presse en a bien sûr fait ses choux gras. # Metoo, mais en mieux : Le département marketing de GoodLife Foods (nom brillant pour un fabricant de malbouffe, soit dit en passant) se s’en soucie pourtant pas. Bien qu’ils n’aient probablement pas compté sur tant de publicité gratuite. Quel cadeau. Était-ce vraiment nécessaire ? Après tout, il ne s’agit que d’un simulacre d’hamburger, une tranche de viande séparée mécaniquement, terne et sans goût, qui n’a absolument rien à voir avec une noble portion de bœuf haché maigre. Chaque Bicky est en fait l’un de ces faux hamburgers. Ils peuvent obtenir le prix du mauvais goût, mais après ?
Poulet, mais en mieux : ce sera désormais le cas dans les nouilles Aiki et les cubes de bouillon Liebig. Le fabricant Continental Foods a signé l’Engagement européen pour le poulet, un accord de partenariat entre l’Union européenne et les États-Unis qui permettra une augmentation sans précédent du bien-être des poulets…. Sous la légère pression de Gaia, certes, mais quand même. Et sans doute pas avant 2026, mais quand même. Michel Vandenbosch a pourtant dû se résigner au fait que les poulets en question seraient encore toujours bel et bien utilisés pour fabriquer de la soupe. Du moins pour le moment.
Cris et menaces
Une restructuration, mais en mieux : telle serait encore l’ambition du Groupe Mestdagh, le plus grand franchisé de Carrefour Belgique. Il y a presque un an, ils étaient déjà en train de mettre en place une nouvelle organisation du travail et les choses n’allaient pas comme sur des roulettes. Cette semaine a une fois de plus été difficile : le centre de distribution a une nouvelle fois été bloqué et un préavis de grève a été déposé pour la énième fois. Les employés qui ont eu la chance de ne pas être licenciés se plaignent maintenant de devoir travailler trop dur. C’est toujours un peu comme ça, bien sûr. Quoi qu’il en soit, après quelques cris et menaces, la direction aurait quand même fait de nouvelles concessions. De quoi il retourne ? Nous ne sommes pas (encore) autorisés à le savoir. C’est comme ça qu’ils agissent chez Mestdagh. De manière vague.
Fidéliser le client, mais encore mieux, c’est l’approche de l’application Lidl Plus, disponible dans de plus en plus de pays européens. Une sorte de carte numérique Plus qui permet aux clients de recevoir, entre autres, des bons de réduction virtuels. Après son lancement au Danemark, en Autriche, en Pologne, en Espagne et en Allemagne, Lidl Plus arrive maintenant aux Pays-Bas. C’est effectivement très proche. Nos cœurs battent, plein d’espoir.
Encore plus confortable
Un Delhaize, mais mieux, c’est ce que l’entrepreneur Dany Van Assche avait souhaité faire à Lochristi. De ses poches profondes, il a fait apparaitre, comme par magie, le budget pour construire, à côté de son vieux supermarché, un tout nouveau et magnifique point de vente, qui n’aurait pas son pareil en Europe occidentale. Parquet de luxe, rayonnage en platine, étagères en bois précieux, porte-étiquettes en or… vous voyez le topo. Le fait qu’il ait largement ignoré les directives à respecter par les filiales n’est qu’un détail. La direction est depuis longtemps heureuse de pouvoir afficher le logo Delhaize sur la façade. L’argent fait la loi : on ne veut pas prendre le risque de perdre un magasin comme ça, on laisse un entrepreneur né faire ce qu’il veut. Les réactions ne disent pas le contraire : « C’est encore plus confortable ici que dans mon salon » déclarent les clients. Tous les soirs, à la fermeture, Dany Van Assche doit appeler les forces de l’ordre pour faire évacuer son magasin. Voilà ce qu’on récolte.
Lochristi ne figure pas encore sur la liste des envies de Jumbo, enfin de ce que nous en savons. Après tout, il n’y a pas d’Albert Heijn à signaler dans les parages et, comme tout le monde le sait, la seule vraie raison pour laquelle Jumbo a traversé la frontière est pour détruire son rival de Zaandam. À Rijkevorsel, par contre, la tension augmente de jour en jour. Le Spar Express local met de l’eau dans son vin et ferme définitivement. Ce n’est pas parce qu’Albert Heijn, Jumbo et OKay y ouvrent successivement un magasin, parce que cette compétition peut facilement être gérée par un petit entrepreneur Spar. Non, la goutte qui fait déborder le vase, ce sont les exigences presque inhumaines de la centrale Spar. Imaginez un peu : le commerçant en question serait contraint de créer, tout seul, une page Facebook et un profil Instagram. Vous jetteriez bien sûr l’éponge pour moins que ça. On comprend.
Un génie rusé
Une campagne publicitaire, mais en mieux : cette idée ingénieuse est le fruit d’une séance de brainstorming fructueuse ayant eu lieu, il y a peu, rue Osseghem dans le Molenbeek du film hellhole. Une campagne publicitaire astucieuse et sophistiquée avant tout. Juste cette toute petite question : « Avez-vous encore confiance dans ce que vous mangez ? » Génial, n’est-ce pas ? Ceci a été conçu par un génie bien rusé, un intrigant sans pareil. Ou s’agirait-il du premier résultat des investissements réalisés par Ahold Delhaize dans l’intelligence artificielle ?
Après tout, Delhaize insinue donc sérieusement avec cette campagne que beaucoup de ses collègues ne sont que des escrocs malhonnêtes qui ne vendent que de la camelote de moindre qualité, comme le pain bourré d’additifs, le café produit par des caféiculteurs exploités, le lait importé de Pologne et du saumon d’élevage flasque de Norvège. Bref, ils sèment la peur et l’anxiété dans l’esprit du consommateur sans méfiance, qui l’avait quand même oublié depuis longtemps. C’est comme ça qu’ils font chez Delhaize. Chapeau, monsieur Piesvaux ! Nous entendons d’ici la concurrence grincer des dents.
Et enfin, encore un peu d’attention pour un congrès, mais en mieux : où pouvez-vous en savoir plus sur les ambitions de Delhaize en matière de commerce électronique, la vision future du chef étoilé Seppe Nobels, le potentiel de l’horticulture urbaine, les solutions alimentaires innovantes du centre de recherche Imec, le rêve circulaire de Coca-Cola et les projets d’innovation de Carrefour encore strictement secrets mais bientôt révélé en exclusivité par RetailDetail ? Eh bien : ici bien sûr, au deuxième RetailDetail Food Congress que vous ne devez manquer sous aucun prétexte. C’est ce que nous faisons chez RetailDetail. Et chez vous ? À la semaine prochaine !
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