Les retailers investissent dans leur propre entreprise et dans leur l’avenir. Voilà pour les bonnes nouvelles. En revanche la viande n’a plus la cote, le poisson est poisseux et les glaces sont trop chères. Non, ce ne sont pas des mensonges. RetailDetail Food vous sert l’actualité FMCG que vous ne pouviez manquer cette semaine.
Une suggestion intéressante
La rumeur d’un assainissement financier imminent chez Cora est l’exemple type d’une ‘fake news’ : bien au contraire, la famille Bouriez va injecter encore davantage d’argent dans ses hypermarchés déficitaires, pas moins de 25 millions d’euros (cela vaut toujours mieux que de les confier aux banques). Cora mérite-t-il le bénéfice du doute, à vous de juger. Nous préférons ne pas nous avancer. C’est aussi ce que font les fonds d’investissement avec leurs disclaimers. Inversons plutôt les choses : les pertes du passé ne constituent pas une garantie pour l’avenir, n’est-ce pas ?
Posons la question à Jef Colruyt, qui a fait part à la presse financière qu’une éventuelle sortie de la Bourse serait une suggestion intéressante. C’est pourquoi il poursuit le rachat d’actions propres, tout comme ses confrères d’Ahold Delhaize d’ailleurs. Des retailers qui expriment leur confiance en leur propre avenir non seulement par des mots mais également par des actes, voilà qui est bien. A l’inverse le fonds d’investissement Colony Capital sort du capital de Carrefour, au moment précis où le PDG qu’ils ont eux-mêmes recruté, lance la recherche de son successeur.
Viande alternative
La semaine dernière l’actualité de Colruyt Group a été dominée par l’ouverture d’une impressionnante usine de transformation de viande qui, si le marché le demande, est prête à passer aux alternatives à la viande. Mais à la réception qui a suivi l’inauguration, plus aucune trace d’alternative à la viande : les traiteurs de Colruyt ont préféré servir des spécialités gourmandes comme le boudin aux pommes ou encore les bouchées à la reine.
Mais attendez, ce n’est pas la seule nouvelle concernant Colruyt qui a attiré notre attention. Le retailer nous a offert une réelle primeur à Deinze, où le tout premier abris couvert pour triporteur a été inauguré. Oui, vous avez bien lu : à Deinze, et non pas dans le quartier branché du Zurenborg à Anvers, ni à Borgerhout, où selon certaines sources se concentre le plus grand nombre de fans de triporteurs. Il paraît que le bourgmestre de Deinze, lobbyiste infatigable, s’est personnellement occupé de l’affaire. Chose qu’en effet nous n’attendrions pas de son homologue anversois.
Un souvenir de jeunesse surgelé
Soit, la viande n’a plus la cote. Alors quelles sont les alternatives, le poisson peut-être ? Pas si sûr. Carrefour vient de bannir de ses rayons le poisson d’élevage exotique, pangasius, parce que jugé non écologique. Une mesure que n’ont pas appliquée Colruyt et Delhaize, et qu’un biologiste qualifie de ‘Trumpienne’ dans le journal De Standaard. Car il reste encore du pangasius bon marché dans les croquettes de poisson et dans les repas préparés. Et c’est sans compter d’autres poissons non écologiques, comme le tilapia, la perche du Nil ou encore le saumon d’élevage.
Le consommateur est plongé dans la plus grande confusion : peut-on encore manger du poisson ? Le mouvement écolo Climaxi pour sa part recommande entre autres la plie et la sole, bien qu’apparemment ces poissons soient chargés de métaux lourds. La plupart des autres variétés de poissons sont impayables. Reste le tacaud, une variété de cabillaud quasiment impossible à trouver au supermarché et que mon poissonnier trouve peu appétissant. Ou alors le colin, un souvenir de jeunesse sous forme de bâtonnets pannés surgelés.
Ex-entrepreneur
Ce glouton de Sligro a fait une nouvelle grosse acquisition en Belgique : après Java, l’entreprise vient de mettre la main sur le grossiste horeca ISPC. Du coup Ivan Sabbe se retrouve ex-entrepreneur, mais va-t-il tranquillement vivre de ses rentes ? Au parlement on commence déjà à craindre un comeback en politique. A noter que financièrement Sligro n’est pas en grande forme, comme en témoignent les résultats de 2016. Le bénéfice est sous pression, principalement suite à la situation délicate de la chaîne de supermarchés Emté. Les magasins sont transformés selon un concept 3.0 qui a l’air très attrayant, mais n’est pas encore rentable pour l’instant.
Unilever aussi publie des résultats décevants. Les volumes sont en baisse ; recul que la multinationale tente de compenser par des hausses de prix. Les ventes de Magnum en particulier ont fondu. Mais que voulez-vous, ces glaces deviennent de plus en plus petites et de plus en plus chères. Par contre chez Diageo, spécialiste des boissons alcoolisées, ils parviennent à booster et le chiffre d’affaires et le bénéfice, grâce à des prix plus élevés et à la baisse de la livre britannique.
Des oiseaux morts
Albert Heijn de son côté doit faire face à une tempête médiatique aux Pays-Bas. Certains clients prétendent que leurs perruches et canaries sont morts après qu’ils aient cuisiné avec des poêles en téflon proposés à prix avantageux par AH dans le cadre d’une action d’épargne de timbres. Non, nous n’inventons rien et AH prend les plaintes très au sérieux. D’ailleurs cette fameuse action d’épargne se déroule également en Belgique. Mais dans le supermarché Albert Heijn d’Overpelt ils réfléchiront à deux fois avant d’utiliser une telle poêle : les clients et le personnel s’y préoccupent du sort d’un petit rouge-gorge qui hiberne dans les rayons du magasin. Non, ce n’est pas un fait alternatif.
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