Prêtez attention à ce que vous mettez sur votre tartine, tenez-vous au plan stratégique de Delhaize et préparez-vous mentalement au monde sans caisses : ce n’est qu’une sélection de l’aperçu hebdomadaire RetailDetail Food plein de conseils utiles.
Vert de rage
Rien n’est ce qu’il paraît, et même cela n’est pas exact. Prenons par exemple le jambon que nous trouvons dans le rayon frais de notre supermarché. De loin, il a l’apparence du jambon, mais en réalité, il n’a pas grand-chose en commun avec la cuisse du noble porc, un animal qui, selon les experts, est plus intelligent qu’il n’y paraît – nous connaissons tous des personnes dont le contraire est vrai, mais nous ne dévoilerons aucun nom.
En tout cas, certains jambons contiennent seulement deux tiers de viande, et même Test-Achats a eu du mal à savoir de quoi était fait le tiers restant. De l’eau, de l’amidon et de la gélatine qui sont utilisés comme ingrédients de remplissage, notamment dans des imitations de jambon qui ne doivent de toute façon pas répondre aux normes belges. Il s’agit de garnitures alternatives. Le projet qui vise à assouplir ces normes est une très mauvaise idée, selon l’organisation des consommateurs. Ah, la salade de céleri sur votre tartine, c’est tout aussi bon ? Ou un bon camembert bien fait ? Bien que, celui-ci aura dorénavant le goût d’un faible compromis.
Il ne faut pas non plus se fier aux apparences lorsqu’il s’agit des bouchons fixes refermables sur les bouteilles d’eau de certaines marques de distributeur : ils semblent être peu pratiques, alors qu’en réalité, ils sont top, prétendent les retailers, et écologiques. Vraiment ? Ben oui, les clients virent au vert de rage, ça c’est sûr. Sans compter les chiffres déficitaires de Carrefour : ils virent autant au rouge que le plan social du groupe. Avec lequel le dirigeant Bompard a obtenu raison avec âpreté : vous voyez bien, cette restructuration était une nécessité ! Il ne l’aura quand même fait intentionnellement ? On ose à peine l’insinuer.
La gratuité n’est pas imperméable
Des sentiments mitigés chez Alhold Delhaize. Le retailer a enregistré des bénéfices records, mais le dirigeant Dick Boer a néanmoins mentionné les termes de ‘not great’. Il faisait référence aux prestations de Delhaize qui n’étaient effectivement pas très performantes, avec un chiffre d’affaires pratiquement stable et une chute spectaculaire des marges. C’est ce qui arrive lorsque vous offrez vos produits gratuitement : c’est simple, ce modèle d’affaires n’est pas imperméable. La nouvelle stratégie sera mise en place avant l’été, promet le retailer. Un des bullit points de la note stratégique à venir est déjà connu : c’est la fin du système de points à épargner et à échanger contre des bons de cinq euros. Delhaize passe à un modèle promotionnel avec des remises directes. La carte Plus suivra le modèle de la carte Xtra de Colruyt, avec le slogan ‘mieux que mal pensé’.
Notre intention n’est certainement pas de sous-estimer Xavier Piesvaux et son équipe, mais comment associer une meilleure perception des prix à des bénéfices plus élevés, c’est comme la quadrature du cercle : une tâche quasiment impossible et inutile. Pour aggraver les choses, le retailer doit attendre au moins un an avant que le nouveau centre de distribution de haute technologie soit enfin opérationnel à Ninove, et cela coûte également des millions. Ben oui. Comme le stratège chinois Sun Tzu (auteur du livre ‘L’Art de la guerre’) qui, vers 500 ans avec J.C., savait déjà : « The line between disorder and order lies in logistics. » En effet. Entre-temps, il vous est possible de réapprovisionner votre cave à vin chez Delhaize à prix cassés, tandis que Colruyt se limite à des rabais économiques de -20%. Mais qui gagne effectivement de l’argent, donc. Assez pour investir massivement dans les énergies vertes. Il existe toutefois un lot de consolation chez Delhaize : la situation pourrait être pire. Comme chez Makro qui accumule les pertes et qui voit partir en fumée des dizaines de millions suite à leurs plans de transformation qui n’apportent aucun signe d’amélioration. Makro a l’avantage de pouvoir compter sur un parrain fortuné en Allemagne, mais combien de temps cela va-t-il encore durer ?
Accro à la viande ?
Celui qui génère de la croissance, c’est Albert Heijn qui, pour le moment, ne montre aucun signe à vouloir disparaître discrètement du marché belge, bien au contraire : encore une nouvelle enseigne ouvrira bientôt ses portes, à Zaventem par-dessus le marché. Après la filiale de Wemmel, l’encerclement de Bruxelles semble avoir débuté. Nous avons vérifié pour vous : curieusement, le nouveau magasin bleu ne viendra pas s’installer à côté d’un Delhaize, il y a juste un Carrefour Market à proximité. Cela semble donc être une erreur. C’est toujours possible. Hasselt se trouve d’ailleurs sur le planning de cet été.
Appie continue à faire parler de lui. Le retailer a pour objectif de convertir la population au flexitarisme, cette philosophie quelque peu vacillante qui affirme que les produits d’origine animale ne sont pas un must mais qu’il n’y a pas de problèmes si vous les échangez régulièrement contre des alternatives végétales. Pour y parvenir, le category management a mis au point un plan sournois : ils vont mélanger les produits carnés et leurs imitations végétales dans les rayons pour perturber les consommateurs accros à la viande. Une action autour de la sauce bolognaise végétarienne a déjà démontré que les Flamands se laissent trop facilement attraper par leurs voisins néerlandais. Pourquoi ne sommes-nous pas surpris ?
Super devient resto
Votre serviteur RetailDetail a séjourné cette semaine dans la très belle ville de la mode Düsseldorf pour y découvrir l’avenir du secteur retail au salon des technologies EuroCis. A quoi ressemble cet avenir ? La caisse est bien réellement vouée à disparaître des points de vente, et par extension également l’employé de caisse (h/f), c’est dommage mais c’est la réalité. C’est une tendance sans équivoque et les piquets de grève à Mons ne pourront rien y changer. Les employés auront plutôt intérêt à apprendre à cuisiner, à servir à table et à faire la vaisselle, puisque dans un avenir proche, la préoccupation principale du supermarché ne sera plus ses rayons, mais le restaurant. Soit dit en passant, c’est déjà un peu le cas à Mons, non ? Qu’est-ce qu’ils attendent ?
Et cette nouvelle application qui permet de payer sans caisses que Spar Colruyt Group va dévoiler d’ici quelques semaines ? Ben, ce n’est pas si anodin que cela. Tout d’abord, nous n’étions pas encore officiellement autorisés à le savoir, mais en termes de communication, le retailer a été pris au dépourvu par son propre fournisseur qui, dans son élan de dynamisme, a envoyé un communiqué de presse et a loué un espace de stand pour faire la démonstration de l’application à tous les visiteurs – nous donc. Nous devons admettre que l’application semble fonctionner, à première vue.
Pas si mauvais que cela
Deuxièmement, Retail Partners Colruyt Group (quel nom, pas moyen d’en trouver un plus court, question de simplicity in retail ?) ne souhaite rien dévoiler à ce sujet mais souligne quand même que l’application sans caisses ne remplacera en aucun cas les caisses existantes, et encore moins des emplois, mais qu’elle représente une option supplémentaire offerte aux clients ingénus. Avant que vous ne vous en rendiez compte, des employés de caisse trop zélés mettront cette chose hors service et l’emballeront dans du plastique noir.
Et troisièmement, un dirigeant de supermarché enthousiaste a presque failli dévoiler un secret, tellement fier que son magasin ait été choisi comme pionnier. Imaginez-vous que RetailDetail allait gâcher la fête surprise et dévoiler le lieu à l’avance ? Oh, nous ne sommes pas si mauvais que cela. Vous bien ? A la semaine prochaine !
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