Que ne feraient pas les marques food pour faire l’actualité ! En effet, le secteur FMCG ne manque pas de créativité, comme en témoigne le résumé hebdomadaire toujours aussi surprenant de RetailDetail Food.
Coup monté
Ce weekend à Anvers c’est le coup d’envoi du ‘Sinksenfoor ‘ (Foire de la Pentecôte). Un véritable événement food, avec le chef cuisinier Jeroen Meus pour parrain et un food-court encore plus grand, où vous aurez le choix entre une multitude de gourmandises délicieusement grasses et caloriques: frites, croustillons, lacquements, dürüm, hotdogs, kibbelings, churros, barbes à papa, burgers, crêpes, glaces, popcorn, bigorneaux, pittas … à manger mélangés de préférence pour un sentiment authentique de fête foraine. Toutefois pas de pokébowls pour les amateurs de ‘healthy food’.
Mais trêve de plaisanterie, il nous faut nous pencher sérieusement sur certaines pratiques sournoises du marketing. Car que n’ont pas tenté les marques FMCG pour paraître dans la presse cette semaine? Par exemple : n’avions-nous pas prédit il y a trois semaines que l’exportation en Chine de la Cara pils connaîtrait un tel succès, que très vite la production ne parviendrait plus à suivre. Un pronostic qui s’est avéré exact, puisque cette semaine la brasserie française Saint-Omer a elle-même dévoilé qu’elle était la mystérieuse brasserie à l’origine de cette bière culte et que des problèmes de production étaient intervenus suite au doublement de la demande.
Pourtant ils auraient dû s’en douter, car à Hal ils lisent notre rubrique du vendredi, c’est sûr. Toutefois nous sommes convaincus que cela cache autre chose. Innocemment Colruyt prétend qu’il n’entreprend pas d’actions marketing pour la Cara pils, car le produit n’a pas besoin de publicité pour se frayer son propre chemin. Et on veut nous faire croire ça ? Franchement, tout ce remue-ménage sur Facebook concernant le changement de nom envisagé, ensuite le deal avec Alibaba et maintenant cette pénurie orchestrée : c’est ce qu’on appelle un triple coup monté. Bingo ! Encore une belle astuce, cher Jef Colruyt. En ce qui nous concerne, nous connaissons déjà le marketeur de l’année.
Des burgers d’un goût douteux
Nous disposons de preuves indiquant qu’au Palais aussi il y a de fervents lecteurs de notre rubrique Filet Pur. En effet, la semaine dernière, à peine avions-nous attiré l’attention du lecteur sur un éventuel cas de lèse-majesté, qu’un collaborateur royal en colère a contacté Burger King pour leur demander des explications. Ce fut ‘une discussion cordiale’, selon le porte-parole de la chaîne fast-food. Mon œil ! Sur le site web le logo du Burger apparaît désormais sans ‘King’. Le hamburger royal se voit donc détrôné par Philippe qui n’apprécie guère que l’on empiète sur ses plates-bandes.
Outre Burger King, McDonald’s aussi a suscité la controverse suite à une communication malencontreuse : une publicité télévisée concernant un petit garçon n’ayant qu’un seul point commun avec son père décédé, à savoir une préférence inexplicable pour le Filet-O-Fish. Très vite la pub a été retirée parce que d’un goût douteux, comme ce burger d’ailleurs.
Eh oui, trouver des idées originales pour paraître dans la presse, ce n’est pas chose facile pour les marques. C’est pourquoi j’ai été émerveillé par ce reportage saugrenu sur un chasseur de rats, nommé Bart. Cet homme bien sympathique semblait très satisfait des bons résultats obtenus grâce à … Nutella. En effet, les rats adorent cette pâte à tartiner onctueuse, au goût de noisettes avec une touche de cacao … Et cette histoire a été diffusée gratuitement à la télévision. Un fameux coup de pub pour Ferrero !
Un hasard gênant
Il a fait soif cette semaine et c’est alors que les fabricants de boissons se réveillent. PepsiCo serait actuellement en pourparlers avec les actionnaires belges de l’eau de coco Vita Coco concernant une éventuelle reprise. Pour l’instant le coco a la cote, contrairement au cola. Même notre marque nationale d’eau et de sodas Spa commercialise une boisson au goût de coco et lance à présent une nouvelle gamme de limonades naturelles non pétillantes au Benelux.
Le nom de cette nouvelle gamme, Spa Duo, fait référence aux combinaisons de goûts surprenantes de ces limonades. A ne pas confondre avec la nouvelle marque de préservatifs premium lancée sur le marché par Beiersdorf et qui par hasard s’appelle aussi Duo, sans doute parce qu’en général on utilise ce produit lorsqu’on est en bonne compagnie. « Acheter un préservatif ne peut être un acte gênant », affirme Beiersdorf, même si ceci nous paraît quand même un cas gênant du hasard.
Toujours à propos de Spadel, saluons sa belle collaboration avec Coca-Cola et Lipton Ice Tea dans le cadre d’une campagne contre les déchets sauvages. L’objectif officiel est d’inciter les consommateurs à jeter leurs bouteilles et cannettes vides dans la poubelle et non par terre. Mais les discussions concernant une possible consigne pour les emballages jetables n’y sont certainement pas étrangères.
Voué à l’échec
Comme chacun sait, l’e-commerce dans le secteur food n’a aucune chance. Cela ne marchera jamais, prétendent certains professionnels du secteur FMCG. Dans ce cas, que penser de la nouvelle initiative du géant américain Amazon : l’entreprise vient d’ouvrir ses premiers points de retrait pour courses en ligne. La commande peut être préparée endéans le quart d’heure, si le client le souhaite. Une initiative vouée à l’échec, évidemment, mais par précaution les concurrents Walmart et Kroger se sont quand même lancés dans la course à celui qui ouvrira le plus de points de retrait.
Tout comme Carrefour Belgium d’ailleurs qui avant l’été ouvrira 30 nouveaux drives. Auprès de franchisés cette fois, car toutes les filiales en sont déjà pourvues. D’ici peu le réseau comptera environ 125 points de retrait. Pas mal, mais à Londres ils font mieux encore : on peut désormais s’y faire livrer ses courses par un robot. Cool, non ?
Parlant de Carrefour : après une longue quête, le groupe semble enfin avoir trouvé un successeur pour Georges Plassat. Sauf coup de théâtre, il s’agira d’ Alexandre Bompard, l’homme qui a fait fusionner Fnac et Darty, qui a licencié des centaines d’employés et a réduit les salaires pour contenter les actionnaires. Du moins, c’est l’une des facettes de l’histoire, l’autre facette étant celle des riches actionnaires, satisfaits de voir grimper l’action à la bourse.
Des cas limites
Jeter un petit coup d’œil au-delà des limites de son pays pour voir ce qui s’y passe, c’est toujours intéressant. C’est ce que font les Belges, nombreux à traverser la frontière pour aller faire leurs courses dans l’hypermarché Auchan de Roncq, entre Courtrai et Lille, parce que là-bas c’est meilleur marché. Et cette semaine nous avons découvert pourquoi ce magasin était moins cher : parce qu’il est en perte depuis des années. Là aussi un bel exemple de trucs et astuces. De quoi inspirer Cora !
Certains retailers innovent et d’autres estiment qu’il est nécessaire de réinventer la roue. Ainsi cette semaine Tesco a lancé une idée géniale pour combattre le gaspillage alimentaire : des sachets refermables pour salades. Pas vraiment nouveau. Depuis quand existent-ils chez nous ? Au moins cinq ans, voire même dix.
En Suisse Coop a ouvert son premier supermarché végétarien sous l’enseigne Karma. Malgré l’intitulé carnassier de notre rubrique, nous avons été séduits par ce nouveau concept végétarien, mais avec une pointe de scepticisme toutefois. En effet, Veganz – la première chaîne de supermarchés végétariens au monde et donc le seul modèle pour Karma – est en mauvaise posture par manque de succès. Apparemment les vrais végétariens préférent acheter leur salade chez Aldi tout simplement, même si les sachets n’y sont pas refermables, mais les ‘heavy users’ ne semblent pas s’en soucier. Ils y ont même des carottes. Bon appétit et à la semaine prochaine !
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