Les experts météorologiques de RetailDetail Food prévoient déjà un été torride pour le secteur des FMCG. Pourquoi ? C’est ce que dévoile sans détours notre aperçu hebdomadaire sérieusement épicé.
Un langage clair
Regardez, à peine le soleil qui pointe le bout de son nez et le secteur retail alimentaire se montre sous son meilleur jour. Les retailers se sont bousculés les uns les autres pour glisser de bonnes campagnes caritatives sur le marché : Carrefour vend du pain Cubzz au profit d’enfants nécessiteux, Delhaize brasse de la bière au profit de parents blessés. N’est-ce pas beau ? Et le meilleur devait encore venir. Chez Delhaize, nous avons été invités deux fois à assister à une conférence de presse, et lors de la seconde, nous n’avons même pas reçu de biscuits avec le café. Après tous, le thème était celui de la santé. Une ministre Maggie De Block habillée aux couleurs de l’été et de très bonne humeur s’est vu offrir avec plaisir une pomme des mains du PDG Xavier Piesvaux. Pendant un moment, cette scène semblait être sortie toute droite de l’Ancien Testament – enfin, du moins dans notre imagination endiablée.
La ministre elle-même n’a pas l’intention de lancer l’étiquette nutritionnelle – on est libéral ou on le l’est pas – mais elle estime que c’est une bonne chose que Delhaize prenne les devants. Notre attention a néanmoins été distraite par quelques affiches surprenantes sur lesquelles on pouvait voir comment Delhaize compare ses propres efforts en matière de réduction de sel et de sucre dans les aliments, avec ceux de la concurrence. La concurrence devrait avoir honte, c’est ainsi que l’on pourrait résumer les chiffres. Ses frêles petits pas en avant ne représentent pas grand-chose par rapport aux avancées rapides de Delhaize. Vous ne devez peut-être pas allez chez le lion pour obtenir les prix les plus bas, mais bien pour les plus basses teneurs en sucre et en sel. Et pour leur langage clair.
Un charme qui respire la santé
A peine quelques heures plus tard, nous nous trouvions à la foire de printemps de Carrefour Belgium, où nous étions les premiers à être informés de la collaboration logistique exclusive conclue avec le spécialiste des produits frais Greenyard. Même s’il y a une vague de chaleur, les magasins de proximité pourront commander des sushis à la pièce et frais du jour. L’objectif est d’épater encore davantage une clientèle très exigeante. Ce n’est là qu’un petit détail du plan de transformation global qui vise à muer un souffrant en dirigeant. Et maintenant, il semblerait que cela n’exigera pas autant de pertes d’emploi que prévu initialement.
Nous étions très impressionnés, surtout après notre meet & greet avec l’absolument charmante fée culinaire Sandra Bekkari. La célèbre cheffe qui passe à la télévision venait faire la promotion d’un pain d’épeautre très sain dont le secret du goût irrésistible se trouve dans l’ajout d’une goutte d’huile d’olive et d’un soupçon de miel. Vous maigrissez rien qu’en regardant ! Bref, une photo opportunity s’imposait, et à son sourire radieux on peut remarquer que la vedette de VTM était extrêmement heureuse de poser avec votre célèbre reporter retail. Avec plaisir, Sandra !
De la viande douteuse
Une femme élégante, contrairement à la torride tatoueuse blonde cendrée de Temptation Island dont le prénom n’est plus associée au gâteau aux pommes de Lotus Bakeries. C’est bien vrai, le fabricant de biscuits coté en bourse a été obligé de justifier ce changement de nom devant les médias : dorénavant, Pommeline s’appellera Tartélice Appel et cela n’a absolument rien, mais alors rien à voir avec la pulpeuse séductrice. Soi-disant.
Mais nous devons parler de viande. Encore une fois. Les choses sont ainsi. Alors qu’il fait un temps de barbecue, un bureau de conseil environnemental a calculé que le prix réel de la viande était bien plus élevé que le prix de vente en supermarché. La production de viande cause des dommages environnementaux, climatiques, de santé animale et de biodiversité – sans parler des effets négatifs tels que la résistance aux antibiotiques, le bien-être douteux des animaux et notre santé délicate. Il n’est donc pas étonnant que les substituts de viande soient en train de conquérir le marché alimentaire. Ils le savent très bien chez Colruyt qui investit massivement dans les substituts de viande à base de végétaux. Il était temps, parce que ces fallafels Boni ne sont pas mangeables. Eh oui, quand c’est mauvais, on le dit aussi.
Pas de commentaires
Rien que des visages souriants chez Albert Heijn qui poursuit l’encerclement de Bruxelles avec l’aide de Peeters-Govers, son principal franchisé. L’entreprise a ouvert un supermarché à Ternat, plus précisément dans le parc retail The Leaf, actuellement en cours de construction. Selon un intrigant du journal De Tijd, il s’agirait d’une attaque directe contre son partenaire de fusion qui possède un magasin de franchise à deux kilomètres de là. « Pas le moindre remords », nous assure une source chez Delhaize. Nous nous abstenons de tout commentaire. Pour une fois, du moins. Mais c’est difficile.
Pendant ce temps-là en France, des retailers entament une nouvelle bataille de concurrence. L’enjeu ? Le ‘drive piéton’ ou le point d’enlèvement en ville. Aha, cela n’existait pas encore ? Ben non, dans le temps, cela s’appelait … un magasin. Et vous pouviez y chercher vos courses à tout moment de la journée, sans réservation. Mais c’était sans doute trop simple. Donc, dorénavant, la procédure sera la suivante : vous téléchargez l’application, vous créez un compte, vous faites votre liste de courses, vous réservez un créneau horaire, vous payez à l’avance c’est seulement à ce moment-là que vous pouvez récupérer votre commande. Pour les articles oubliés et les envies inattendues, vous n’avez qu’à vous rendre chez le concurrent d‘en face. Un concept génial !
Robin des Bois
Le temps des terrasses semble inspirer Colruyt et Nestlé pour se faire l’accolade en pleurant. Tout est oublié et pardonné, ou presque. Emouvant ? Faites quand même attention. Si Nestlé s’incline effectivement devant les exigences d’Agecore, l’alliance d’achat s’empare d’un second trophée après PepsiCo. Attrapé ! Et la chance est grande que les troupes de Gianluigi Ferrari, qui s’autoproclame Robin des Bois, seront encouragées à rejouer ce même petit jeu avec un autre candidat. Alors qu’ils inspirent évidemment leurs homologues à suivre cet exemple fondateur. Bref, ils savant à quoi s’attendre chez, disons, Mondelez, Kraft Heinz, Unilever ou L’Oréal. L’été sera chaud ? L’été sera torride, et vous pouvez dire que c’est Filet Pur qui l’a dit ! Ils vont transpirer, tous. Vous pouvez peut-être résister, mais uniquement si vous vous appelez Coca-Cola. A ce propos, lisez ce qu’écrit le flamboyant PDG Michel-Edouard Leclerc concernant le conflit entre ses hypermarchés et le producteur de sodas. Un must-read très éclairant !
Eh oui, pas une semaine ne s’écoule sans qu’un retailer nous fasse remarquer que les marges bénéficiaires des fabricants de marques sont encore toujours nettement plus élevées que celles des pauvres chaînes de supermarchés. Et c’est exact. Mais si vous voulez savoir pourquoi, il vous faudra lire les explications claires et précises qui se trouvent dans le livre de management acclamé que vous devriez lire avant de prendre en main le tout nouveau Managementboek van het Jaar 2018, du moins si vous ne l’avez pas encore fait. Parce qu’effectivement, hier soir, The Future of Shopping, le fruit d’une écriture de nos chers Pauline Neerman et Jorg Snoeck, a reçu le prix du meilleur livre de management du Benelux. Qui fait mieux ? Nous, on lève déjà notre coupe de champagne. A la semaine prochaine !