Pourquoi des multinationales et des investisseurs veulent-ils se débarrasser de certaines de leurs marques ? Qui délivrera les numéros E de leur mauvaise image ? Un aperçu ludique et pertinent sur ces questions et bien d’autres par RetailDetail Food.
Des porcelets télégéniques
Mais pour commencer ceci. Les temps sont durs pour les bouchers de notre pays. Faites le calcul : depuis 2002 la consommation de viande a diminué de plus d’un quart. Pour survivre les bouchers se voient contraints de proposer des plats de poisson et des burgers végétariens. La faute à ces maudits ‘Jours sans viande’ ? Non, soyons honnêtes : cette campagne de sensibilisation n’existe pas depuis si longtemps. Disons plutôt que nous assistons à un changement fondamental et structurel du comportement de consommation.
De plus, il faut bien l’avouer, ces derniers temps l’industrie de la viande a largement contribué à se discréditer elle-même, n’est-ce pas ? Elle n’a pas eu besoin de Gaia pour s’attirer des ennuis. Mais admettons, les porcelets de Tielt que nous avons vus hier au journal télévisé, nous ont paru très joyeux et télégéniques ; grâce sans doute à l’assistance empathique d’experts diplômés en bien-être animal.
Des requins financiers
Dans ces circonstances on serait tenté de penser que les consommateurs se tourneraient davantage vers le secteur des fruits et légumes, mais là aussi il y a des turbulences. Les criées aux fruits et légumes BelOrta et Coöperatie Hoogstraten ont entamé des négociations de fusion, ce qui en général n’est pas un signe de grand luxe. Sachant que BelOrta est déjà issu de la fusion entre Mechelse Veilingen, Brava, Greenpartners, Veiling Borgloon et Veiling Haspengouw, vous comprendrez qu’il ne reste que très peu de criées. Il a souvent été suggéré que les criées appliquaient un modèle entreprise dépassé, mais nous préférons nous tenir strictement aux faits.
Et les faits indiquent qu’un grand mouvement de liquidation est en cours dans le secteur FMCG. Les fabricants, les uns après les autres, souhaitent se débarrasser de leurs marques moins rentables. L’argent doit rapporter, le reste ne compte pas. Pour ceux qui souhaiteraient enrichir leur portefeuille de quelques marques de margarine, prière de vous adresser à Unilever, qui finalement a cédé face aux requins financiers et a donc décidé de se séparer de Becel, Planta & co. Un marché dont le potentiel de croissance est jugé insuffisant, mais qui néanmoins génère encore de gros volumes et des marges intéressantes, nous dit-on.
Bien vu !
Comme chacun sait, dans le vie tout est question de timing. Ce n’est donc certainement pas un hasard si le fonds de capital-risque CVC Capital a choisi cette période pour céder ses sauces Devos & Lemmens : la saison des BBQ approchant, la vente de sauces Tartare et Andalouse montera en flèche – ainsi que le prix de vente de Continental Foods. Bien vu ! Espérons seulement que la marque belge emblématique tombe dans de bonnes mains. D’ailleurs le groupe Reckitt Benckiser compte lui aussi se séparer de son département de sauces French’s, le pendant américain de Continental Foods en quelque sorte. A ceux qui ambitionneraient l’hégémonie mondiale dans la catégorie des mayonnaises et moutardes : c’est le moment ou jamais !
Par ailleurs le groupe SCA a décidé de regrouper ses marques d’hygiène et de santé (Tena, Edet, Okay, Demak’Up, Libresse, …) sous une nouvelle entité autonome baptisée Essity, une combinaison des mots ‘Essentials’ et ‘Necessity’. Quelle trouvaille ! En général une autonomisation peut conduire à deux scénarios : soit Essity devient prédateur, soit il devient la proie des repreneurs. L’avenir nous le dira ..
Les numéros E
Carrefour va bannir une soixantaine de numéros E (pour la plupart des colorants et des conservateurs) de ses MDD. Le consommateur se méfie des codes E, semble-t-il. Ce qui peut paraître surprenant puisque c’est l’Europe précisément qui les a introduits pour garder le contrôle nécessaire sur les additifs utilisés. Les numéros E sont donc une garantie de qualité et de sécurité, mais ils ont une mauvaise image, donc ils doivent disparaître, et ce malgré les protestations de professeurs érudits. Les supermarchés sont des populistes finalement.
A quoi servent les night-shops ? En général pas à fournir des repas équilibrés à des citoyens qui rentrent de leur travail à une heure tardive. Non, leur cœur de métier réside principalement dans la distribution de drogues légales, comme le tabac et l’alcool, lourdement taxées par l’Etat.
Soit, mais ils doivent le faire correctement, estime le ministre de l’Economie Kris Peeters, qui s’indigne des résultats d’un rapport de l’Inspection économique, qui révèle que les night-shops ne respectent pas les heures d’ouverture légales. Que voulez-vous au Pakistan ils ne connaissent pas l’heure d’été. Mais est-ce si grave ? Visiblement oui pour Peeters qui se sent concerné par le problème, maintenant qu’il déménage à Anvers, le paradis des night-shops.
Vive Albert Heijn
Pas de Filet Pur sans mentionner Albert Heijn, c’est une règle d’or chez nous. En 2011 RetailDetail a annoncé en scoop l’ouverture du tout premier AH en Flandre, à Brasschaat. Eh oui, notre site web doit sa percée en partie à la chaîne hollandaise, et nous lui en sommes reconnaissants.
Les instigateurs de la première heure, le frère et la sœur Van Ende, ne se reposent pas sur leurs lauriers et ouvriront d’ici peu un troisième magasin en franchise à Saint-Nicolas. Au beau milieu du champ d’action d’un supermarché Delhaize bien entendu, car AH reste fidèle à sa stratégie des débuts, fusion ou non. Le fait qu’Albert Heijn confie désormais ses nouveaux magasins à des franchisés existants (voir aussi : Peeters-Govers à Wemmel) est judicieux : cela limitera le nombre d’interlocuteurs lorsqu’en 2019 il faudra négocier de l’avenir de l’enseigne Albert Heijn dans notre pays.
Un poulet à lessiver
On serait tenté de penser que les milliardaires n’ont nul besoin de petits extras pour arrondir leur fin de mois, mais c’est sans compter le multimilliardaire Warren Buffett qui a conclu un accord avec Coca-Cola en Chine, où son portrait (ou plutôt sa caricature) apparaît désormais sur les canettes de Cherry Coke, sa boisson préférée. Un accord de licence lucratif ? Pas du tout, affirme Buffett, cela ne me rapporte pas un yuan et il s’agit d’une édition limitée. Rappelons toutefois que l’homme est actionnaire majoritaire de Coca-Cola et qu’il sait donc pourquoi il le fait.
Et pour terminer nous vous faisons part d’une invention géniale d’un étudiant israélien qui veut nous faire économiser du temps et de l’énergie en développant des repas préparés à réchauffer dans une machine à lessiver. Une variante de la méthode sous vide en quelque sorte : les ingrédients sont emballés dans des sachets sous vide que vous ajoutez à votre linge. Pour cuire votre filet de poulet choisissez le programme à bouillir et pour les légumes le programme coton suffit. Et en guise d’étiquettes sur ses produits le plaisantin prévoit un design similaire à celui des instructions de lavage sur les vêtements. Bon appétit et à la semaine prochaine !
Vous souhaitez recevoir chaque vendredi un résumé de l’actualité FMCG dans votre boîte mail ? Inscrivez-vous ici pour la newsletter gratuite de RetailDetail Food.