Bonnes et mauvaises nouvelles dans l’actualité food de cette semaine, c’est-à-dire bonnes et mauvaises à la fois. Cela vous semble confus ? C’est aussi notre avis. Petite rétrospective par RetailDetail Food.
Des chiffres complexes
Confuses, c’est ainsi que l’on peut qualifier les réactions des observateurs et analystes concernant les résultats du troisième trimestre d’Ahold Delhaize. Finalement, les résultats étaient-ils bons ou mauvais ? Difficile à dire, car la comparaison entre les résultats du groupe fusionné et les résultats réalisés l’an dernier par les deux entités séparées semble assez complexe. Bref, les experts financiers sont eux aussi de êtres humains avec leurs limites. Quel soulagement. Ce qui n’a pas empêché les investisseurs d’exprimer leur mécontentement concernant les chiffres américains en faisant plonger le cours de l’action.
Quoi qu’il en soit il est clair que les activités en ligne (comprenez : bol.com) constituent le principal moteur de croissance du groupe. Toutefois les investissements dans l’e-commerce pèsent sur les marges. Les résultats belges ont également suscité des réactions mitigées. La croissance du chiffre d’affaires est restée limitée, alors que le bénéfice a augmenté. Cette croissance Delhaize la doit exclusivement aux magasins franchisés, félicités pour leurs performances par le CEO Denis Knoops à l’occasion du Delhaize Food Show annuel. Les entrepreneurs y ont eu un petit avant-goût du délicieux assortiment de fin d’année que la chaîne nous réserve. Une dégustation que nous avons pleinement apprécié : piments corsés, macarons aux truffes, bananes de mer étuvées, … et bien d’autres délicatesses.
Divorce à l’amiable
Contrairement aux franchisés, les filiales de Delhaize se portent moins bien. Une nouvelle organisation du travail dans les magasins devrait remédier à la situation, mais pour l’instant aucune amélioration n’est encore perceptible dans le chiffres – ni dans les rayons d’ailleurs, comme nous avons pu le constater dans certains magasins de la région anversoise. Ou alors ces rayons vides sont-ils encore la conséquence du bras de fer avec les fabricants ? Non, affirme Dick Boer dans le journal De Tijd : « Les discussions sont presque terminées et se déroulent bien ». En revanche, côté fabricants c’est le silence complet.
Par ailleurs nous apprenions cette semaine qu’aux Pays-Bas les franchisés d’Albert Heijn, qui exigeaient une plus grande part du gâteau, avaient perdu leur procès contre leur propre franchiseur. Néanmoins le juge a appelé les deux parties à se remettre autour de la table des négociations. Histoire d’éviter un divorce difficile.
D’aimables robots
Passons à la France, où Carrefour est dans de sales draps : le gouvernement français veut intenter un procès contre le retailer, qui aurait mis des fournisseurs sous pression afin d’obtenir des réductions de prix. En France au moins ils ont encore de vrais socialistes. Chez nous, malgré les bougonnements du PS, nous n’avons pas l’habitude de telles interventions de l’Etat.
Les hypermarchés français Auchan pour leur part nous font découvrir une nouvelle façon de servir le client : l’enseigne utilise des robots pour aider les clients à porter leurs courses. Le WiiGo – c’est ainsi qu’a été baptisé le robot – est capable de reconnaître le client grâce à des caméras. Donc une fois entré dans le magasin, plus moyen de s’en débarrasser : il ne vous quitte plus d’une semelle. Méfiez-vous, bientôt il se mêlera de vos courses : « Touche pas aux chips, évite le rayon bière, … »
Au Royaume-Uni le hard discount est en perte de vitesse, semble-t-il. La croissance du chiffre d’affaires d’Aldi et Lidl s’est ralentie. Certains observateurs y voient une remontée des ‘quatre grands’. Mais qu’ils ne crient pas victoire trop tôt : seul Tesco a publié des chiffres positifs. Et les casseurs de prix continuent de croître plus rapidement. Au final, le consommateur est gagnant, car la guerre des prix fait rage. Pour combien de temps encore ?
Des montagnes d’argent
Les nouvelles belges à présent. En ce moment ça bouge chez Bio-Planet, filiale de Colruyt Group : un nouveau magasin a ouvert ses portes à Saint-Nicolas et une prochaine ouverture est prévue à Roulers le 15 février, ce qui porte le nombre total de points de vente de l’enseigne bio à 23.
Et chez Colruyt ils sont infatigables : malgré leurs prix bas, ils ne savent que faire de leur montagne d’argent. Cette semaine on apprenait que le groupe avait racheté une part importante d’actions propres et qu’un peu plus tard la famille Colruyt avait fourni du capital à Smartmat, fournisseur de box repas, qui souhaite concurrencer HelloFresh (mais qui pour l’instant ne lui arrive pas à la cheville en termes de volumes). Précisons que cette participation s’effectue via le holding familial Korys et non via Colruyt Group.
Delitraiteur lui aussi voit des opportunités dans l’e-commerce et s’est associé au coursier Deliveroo, qui livre les commandes à vélo moyennant un surplus de 10%. Un projet pilote qui pour l’instant se limite à quatre magasins dans la banlieue aisée de Bruxelles.
Un choc culturel
Et pour terminer ce choc culturel : quelle n’a pas été notre surprise lorsque nous avons appris cette semaine qu’Aldi avait décidé de ne plus imposer la cravate à ses collaborateurs masculins. Une information qui a fait pas mal de vagues en Allemagne. Eh oui, le discounter semble soudainement avoir découvert que nous étions en 2016 et veut ainsi se profiler comme un employeur moderne et attrayant. Mais son rival Lidl va encore plus loin : depuis peu les employés ont l’autorisation de se tutoyer. Où va-t-on ? A la semaine prochaine !