Une fois n’est pas coutume, les petites et les grandes irritations n’ont pas manqué cette semaine dans le secteur alimentaire. Mais qui s’est révélé être le maître incontesté de l’aride désert du commerce de détail ? Vous le découvrez dans un Filet Pur bien à point !
Second degré
Cet été, les rayons des magasins nous montrent clairement, et ça fait peine à voir, que les plans marketing sont généralement planifiés bien à l’avance, et ne tiennent pas tout à fait compte des imprévus. C’est ainsi que les Diables Rouges ont envahi les rayons chocolat, boissons gazeuses et chips, et que Lidl propose une ligne de vêtements de festival de second degré, avec des t-shirts, des chaussettes et des tongs, pour nous rappeler une fois de plus que Werchter, Dour, Pukkelpop et autres n’auront pas lieu cette année, et que vous feriez mieux d’aller jouer au ukulélé dans votre jardin municipal. Des objets de collection. Merci Lidl d’avoir à nouveau appuyé là où fait mal !
Le discounter de produits frais n’est pas le premier à avoir eu cette idée de génie : vous vous souvenez certainement de la récente collection de fans de Zeeman , et peut-être que des t-shirts FestivAldi arborant le logo de River ou Buval se cachent encore dans vos placards, des gadgets que l’autre hard-discounter avait lancé l’année dernière. Aldi et Lidl régulièrement mentionnés dans une même phrase et invariablement présentés comme des rivaux : on peut imaginer que cela peut parfois irriter les intéressés. Mais ce n’est pas de leur faute, bien sûr. Nouveau sujet de comparaison cette semaine : Aldi a lancé son nouveau logo de durabilité. Son nom ? « Aujourd’hui pour demain ». Chez Lidl, ils ont également un programme engagé. Son nom ? « En route vers demain ». La créativité n’était décidément pas au rendez-vous cette semaine.
Sel amer
Faites-vous vos achats avec ou sans masque buccal ? C’est vrai que c’est assez désagréable, surtout si on porte des lunettes. Mais ce qui est encore plus désagréable, ce sont les incessantes discussions à ce sujet. Port obligatoire ou non ? Une minorité de clients portent un masque, même si 77% d’entre eux se disent favorables au port obligatoire. Qu’est-ce que je disais il y a deux semaines sur la crédibilité de ces études de marché ? Quoi qu’il en soit : les employés des magasins ne sont visiblement pas d’accord, les sièges sociaux et les organisations sectorielles s’y opposent parce qu’ils n’aiment pas imposer des règles et, à l’exception de quelques bourgmestres, les politiques n’osent pas prendre de décision malgré la pression croissante des « experts ».
Dans ce contexte, quelle est la réponse passe-partout ? « Sensibiliser », en effet. Et qui est censé le faire, sensibiliser ? Eh bien, dans quel état serait notre pays si le seul véritable leader du marché et de l’opinion ne prenait pas ses responsabilités de temps en temps ? Exactement. C’est donc bien Colruyt Group qui distribue maintenant de belles affiches au parfum de vacances qui nous encouragent gentiment à ne quand même pas oublier notre masque, où que nous allions. Merci Colruyt de saupoudrer un peu plus de sel sur la blessure !
Chocolat à la moutarde
C’est à se demander si nos arrière-petits-enfants pourront encore manger du chocolat. Vous connaissez la chanson : l’avenir de l’approvisionnement de cacao est très incertain en raison du réchauffement climatique, de l’esclavage et d’autres complots. Mais bon, cela ne devrait pas gâcher notre plaisir aujourd’hui, n’est-ce pas ? Comme Groucho Marx l’a à juste titre souligné : « Pourquoi devrais-je me soucier des futures générations ? Qu’ont-elles jamais fait pour moi ? » Les accros au chocolat se précipitent à Amsterdam, où Tony’s Chocolonely vient d’ouvrir son bar à chocolat. Vous pouvez déguster des spécialités telles que les « bieterballen » (boulettes de bœuf) au chocolat et à la moutarde… Qui n’en voudrait pas ? L’intérieur fait déjà mal aux yeux.
De toute façon, dans moins d’un siècle, nos arrière-petits-enfants seront sous le choc en apprenant que nous mangions des animaux. Ce n’est pas moi qui le dis, mais un certain Eshchar Ben-Shitrit, propriétaire d’une petite entreprise appelée Redefine Meat , qui fait sortir des steaks d’une imprimante 3D. On le confondrait avec un vrai steak de viande, ce Alt-Steak. Du moins, c’est ce qu’il prétend. Certes, pour les carnivores invétérés, une telle imitation est toujours une déception, alors que pour les végétaliens convaincus, une portion de lentilles suffit. La public cible est donc le large groupe de personnes qui semblent aujourd’hui se satisfaire d’un médiocre romsteak de blanc bleu, triste et uniforme, ou d’un mélange de viande hachée de mauvaise qualité. Nous verrons bien. En tout cas, merci Eshchar de vouloir gâcher nos rendez-vous barbecue ! J’adore faire griller des légumes.
Dans la poche
Et ce n’est pas tout. Comment s’est arrivé ? Ces génies l’irritaient depuis un certain temps. Les soupçons de hausses de prix sournoises pendant le confinement ? L’idée que Carrefour et Delhaize étaient devenus moins chers que la concurrence ? L’accusation scandaleuse selon laquelle les marques propres d’Aldi et de Lidl sont tout de même sorties un peu moins chères ? L’allégation que le prix le plus bas ne s’applique que dans les magasins Colruyt situés à côté d’un Albert Heijn ? Le constat que les prix des Collect&Go sont parfois plus chers qu’en magasin ? Et ainsi de suite, les accusations sont allées bon train. Exaspérant.
Et le vent soufflait inlassablement dans la même direction : les chiffres semblaient toujours venir d’une bande de fortes têtes à Boom. Une petite start-up avec une maison secondaire au Portugal, nota bene. Ce harcèlement persistant n’était évidemment pas une coïncidence. Tout cela faisait partie d’un plan marketing bien ficelé. Après tout, quel est le but ultime d’une start-up ? Exactement : faire du cash ! Le PDG n’avait donc pas d’autre choix que de poser cette question cruciale : « Allez, dites-moi une fois, combien ça va coûter ici ? » On connait la suite. Daltix, fournisseur de comparaisons de prix auprès de Test-Achat, et parfois aussi auprès de RetailDetail, est désormais dans la poche de Jef. En plus de sa carte Xtra, plus précisément. Si les données sont le nouveau pétrole, Jef El-Colruyt peut être couronné Cheikh du commerce de détail. Respect !
Je pense que je suis prêt pour une bonne gorgée de Majeur, la petite sœur blonde de la Cara, qui fait la une des journaux aujourd’hui. 8,5%, cela semble être la nouvelle norme : ils ne font pas les choses à moitié nos brasseurs belges, vous savez. Et Filet Pur non plus : pour être à nouveau à 100% après un staycation bien mérité, on prend quelques semaines de pause. Soyez prudents et à la prochaine !
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