Pourquoi ce nouveau variant Omicron est une si bonne nouvelle pour les détaillants alimentaires et comment certains supermarchés en tirent déjà intelligemment parti ? Filet Pur vous le révèle en avant-première !
Pas de la charité
Pour l’instant, pas de cas de quarantaine ni de contaminations chez RetailDetail… Il semblerait donc que nous ne subirons pas de répercussions de cet événement irresponsablement réussi de la semaine dernière. Nous nous sommes beaucoup testés, mais cela a commencé à peser sur notre budget serré. Les pharmaciens en demandent beaucoup d’argent. Heureusement, le détaillant de Halle nous a tendu la main in extremis : désormais, les tests rapides sont également disponibles dans les rayons de Colruyt. Et ils se vendent tellement bien que la plupart de ses concurrents finissent par s’y intéresser. Une véritable ruée : plus vers le papier toilette, mais vers les tests rapides.
Au prix le plus bas ? Mmmh… Au niveau de Kruidvat, disons, même si les médias parlent maintenant d’une lutte concurrentielle. Mais aux Pays-Bas, ils sont facilement un euro moins cher, tandis que dans certains supermarchés en Allemagne, ils coûtent même moins d’un euro. On est donc loin de l’acte de charité : les marges ne seront pas trop mauvaises. Il faut bien qu’ils compensent les hausses de prix exubérantes des fabricants de marques, n’est-ce pas ?
La bière coûte cher
Pensez-y : la bière aussi devient plus chère. Deux centimes d’euro par bouteille : cela ne semble pas beaucoup, mais AB InBev vend beaucoup de bouteilles. Au cours des cinq dernières années, le prix de la bière a déjà augmenté de 11 %. Et comptez encore 3,5 % de plus pour l’année prochaine. Santé ! Mais il n’y a pas d’autre solution, souligne la fédération alimentaire Fevia, qui indique voir les coûts « exploser ». Oui, nous aussi.
Et ils se la jouent fine : « Nous voulons contribuer à un système alimentaire plus durable, mais il y a un prix à payer », peut-on lire. Vous voyez, encore des conditions. Ils devraient pourtant le savoir : dans un avenir proche, l’alimentation sera durable ou disparaîtra, c’est aussi simple que cela. Peut-être n’ont-ils pas encore lu The Future of Food ? Ce serait très étrange, non ?
Powerplay
Pour l’instant, les supermarchés parviennent encore à ne pas trop s’attaquer au pouvoir d’achat du consommateur innocent : après tout, les prix des denrées alimentaires ont à peine augmenté cette année. Les fruits, l’eau, les pizzas et les aliments pour bébés sont même devenus moins chers. Profitez-en tant que cela dure, car ce sera bientôt fini, avec ou sans delistings.
Powerplay : pas seulement l’approche de Colruyt envers ses fournisseurs, mais également sur le marché de l’expansion, semble-t-il. Comment battre un concurrent ? Tout simplement en rachetant son local commercial et en résiliant le bail pour s’y installer soi-même, par exemple. C’est ce qui arrive à Match à Malines, qui n’avait vraiment rien vu venir. Dans la paisible commune de Rijkevorsel, le leader du marché ouvrira tout simplement un magasin dans le même parc commercial que Jumbo, Albert Heijn et Aldi, pour y apporter un peu plus de l’ambiance typique de la Campine. Sept supermarchés pour 12 000 habitants. La guerre des supermarchés ? Mais non…
Grande première
Ni à Brée, d’ailleurs, où le Danger Jaune a ouvert son quinzième magasin cette semaine. Six supermarchés et quelques magasins de proximité pour 16 000 habitants, on peut encore faire mieux, et il y a certainement de la place pour Albert Heijn, non ?
Le magasin est géré par deux entrepreneurs hollandais qui gèrent également un Jumbo, juste de l’autre côté de la frontière, qui attire de nombreux clients flamands. En d’autres termes, ils se tirent une balle dans le pied. Bref. Pour rappel : il y a environ quatre ans, le magasin de Bree a été le tout premier établissement Jumbo en Belgique que RetailDetail a pu découvrir en avant-première. Mais à l’époque, ce parc commercial devait encore être construit.
Raisonnement sournois
Maintenant que la fête du coronavirus semble en grande partie terminée pour le secteur des supermarchés, les détaillants alimentaires recherchent assidûment de nouveaux modèles de revenus, ou des modèles supplémentaires. Le meilleur élève de la classe à cet égard est Carrefour. En France, le détaillant lance un abonnement de livraison pour les grosses commandes à prix cassés. Livraison gratuite et tout, tous les mois, tous les deux mois ou tous les trois mois, au choix. Compris dans l’offre : principalement des articles non alimentaires (couches, papier toilette, cartouches d’imprimante, produits de soins…) mais aussi des aliments pour animaux, du café ou des biscuits. Si cela fonctionne, c’est une source de revenus garantie. Si…
Mais l’initiative la plus intelligente et la plus ingénieuse revient à la filiale belge : depuis mercredi dernier, Carrefour vend aussi des voyages dans notre pays. Non pas que les voyages soient tellement rémunérateurs pour un détaillant : ce n’est pas du tout l’objectif. Son raisonnement est aussi simple que sournois : il faut donner à ce virus toutes les chances de se propager à l’échelle internationale pour faire fermer le secteur de la restauration. Ce variant Omicron offre en effet des perspectives prometteuses. Ce serait dommage de ne pas en profiter, n’est-ce pas ? Tout le monde dans l’avion, donc. Vers une nouvelle croissance de 10 % en 2022 ? Peut-être bien ! À la semaine prochaine !
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