Le repas à part entière perd-il vraiment du terrain? Quand les consommateurs optent-ils pour des en-cas? La santé joue-t-elle un rôle croissant? La première grande étude sur les snacks de Food in Mind et iVox apporte des réponses.
Analyse du comportement alimentaire
Au cours des prochaines semaines, RetailDetail Food publiera des chiffres exclusifs de la grande enquête sur les snacks menée par Food in Mind et iVox. Tous deux ont examiné le comportement de 1.129 Belges âgés de 18 à 65 ans quant à la consommation de snacks. Cette enquête a non seulement porté sur leur attitude mais aussi sur leur comportement alimentaire: ils ont tenu pendant 7 jours un journal qui a fourni des informations sur pas moins de 23.000 moments de consommation.
Bien que l’enquête date d’août 2015, ses conclusions demeurent plus que pertinentes. Elles n’ont toutefois encore jamais été publiées. RetailDetail Food vous en fait part via une série d’articles exclusifs durant huit semaines.
Repas sous pression
Le fait que les trois repas principaux sont sous pression n’est certes pas un scoop, mais il est intéressant de voir cette tendance confirmée au travers de chiffres et de prévisions. Près d’un Belge sur trois âgé de 18 à 65 ans passe au moins une fois par semaine une journée complète sans un repas classique à part entière. La moitié des denrées consommées consiste en snacks, substituts de repas ou en-cas. Les gens mangent durant toute la journée et une consommation sur trois a lieu à l’extérieur. Quatre consommations sur dix ne sont pas préparées par le consommateur même. Sept consommateurs sur dix achètent des boissons au distributeur et un sur deux s’y approvisionne en snacks.
Il ne s’agit pas là de phénomènes éphémères, déclare le spécialiste en services alimentaires Eddy Bovijn, de Food in Mind. « Au contraire: si vous demandez aux consommateurs comment ils envisagent l’avenir, ils se voient tout bonnement consommer davantage de snacks. Et leurs enfants encore plus… Ce sont les « snackers » de demain.
Adapter les concepts alimentaires
50% des répondants s’attendent à manger plus souvent à l’extérieur. 32% mangeront davantage d’en-cas. 37% mangeront plus de repas préparés. La santé et la commodité jouent un rôle important à cet égard. L’impact ira grandissant, tant pour les producteurs que pour les prestataires de services alimentaires et les détaillants du secteur Food.
Les acteurs des services alimentaires suivent-ils ces tendances? « Les cantines scolaires – à la VUB comme à l’Alma – indiquent chaque année que plus de la moitié à 60% de leurs tickets concernent des snacks », explique Eddy Bovijn. “Mais de nombreuses cuisines collectives traditionnelles dans l’enseignement ou le monde des entreprises ne semblent toujours pas bouger – jusqu’à ce que les subsides entrent en jeu… Mon collègue Jo Hillaert de Food in Mind a récemment sorti une association d’écoles supérieures des difficultés financières en soumettant l’assortiment et les concepts alimentaires à une analyse systématique puis en les adaptant aux besoins réels de l’étudiant moyen. »
Définitions
• Un repas (à part entière) se compose (généralement) de trois éléments: un produit riche en protéines (viande/poisson/volaille ou produit de remplacement), un produit riche en fibres (légumes) et un produit riche en féculents (pommes de terre/pâtes/riz).
• Un snack ou substitut de repas n’est pas un repas à part entière mais en comporte un ou plusieurs éléments, par exemple un petit pain fourré, une salade, des frites, un wrap, une pitta, un bol de soupe,…
• Un en-cas est un snack sucré ou salé tel qu’on en trouve dans le secteur du détail: barre de chocolat, biscuit, chips, noix et noisettes, fruit, yaourt, pâtisserie,…