Les discussions annuelles entre les retailers alimentaires et les fabricants de marques se durcissent encore. Essity a décidé d’interrompre ses livraisons au leader du marché allemand, Edeka, car ce dernier ne veut pas accepter les augmentations de prix demandées.
Trois étapes
La multinationale Essity, connue comme producteur de marques telles que Tempo, Edet, Lotus, Okay ou Demak’Up, croise le fer avec la plus grande chaîne de supermarchés d’Allemagne, Edeka. Le producteur est confronté à des coûts nettement plus élevés pour les matières premières, l’énergie et le transport. Conséquence : il entend augmenter les tarifs. Comme Edeka n’accepte pas cette augmentation, les pourparlers sont au point mort. Par conséquent, Essity a décidé d’arrêter ses livraisons au leader du marché jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. Selon le magazine professionnel Lebensmittel Zeitung, le PDG Andreas Pier est déterminé. Quant à la chaîne Edeka, elle menace d’intenter une action en justice.
Cette nouvelle est remarquable, car dans des conflits de cette nature, c’est généralement la chaîne de supermarchés qui arrête les commandes auprès du fabricant, comme moyen de pression. Cependant, Essity est un leader du marché solidement implanté, notamment dans la catégorie du papier toilette. Comme il s’agit d’un secteur fortement consolidé, le retailer peut s’adresser à peu d’autres producteurs, qui sont tous confrontés aux mêmes augmentations de coûts. Dans le scénario actuel, le fabricant est donc en position de force pour négocier.
On le voit, les négociations annuelles entre les fabricants de grandes marques et les chaînes de supermarchés s’avèrent difficiles dans toute l’Europe. Résultat : d’autres conflits se font jour ailleurs. En Belgique, le groupe Colruyt a retiré des rayons les produits Ferrero et Mondelez ; en Allemagne, Edeka a fait de même avec les produits de PepsiCo et de L’Oréal, entre autres.