Lundi 4 novembre, la Commission européenne a ouvert une enquête formelle sur d’éventuels accords secrets conclus entre les détaillants alimentaires français Casino et Intermarché. Ils auraient aligné leurs prix de vente, contrevenant ainsi aux règles de concurrence de l’Union européenne.
Alliances aux achats, oui ; accords sur les prix, non
Le fait que Casino et Intermarché aient décidé de s’associer en 2014 ne constitue pas un obstacle pour la Commission européenne. Dans un communiqué de presse, la commissaire européenne Margrethe Vestager a déclaré que les alliances aux achats entre détaillants permettent d’offrir de meilleurs prix aux consommateurs, avant d’ajouter que : « de tels avantages peuvent toutefois disparaître rapidement si les détaillants utilisent ces alliances pour s’entendre sur leurs activités de vente. » En conclusion, la Commission craint que les deux détaillants soient allés au-delà de l’objectif initial de l’alliance aux achats prévue dans leur coopération et qu’ils aient accordé leur politique de prix. C’est à ce sujet qu’elle souhaite mener une enquête.
Cette dernière constitue d’ailleurs une suite aux perquisitions menées en mai dernier aux siège des deux groupes de vente au détail. À l’époque, la Commission européenne ne voulait pas mentionner de noms, mais les entreprises concernées ont confirmé la nouvelle elles-mêmes. Casino et Intermarché ont créé une alliance aux achats en novembre 2014 sous le nom d’INCAA, afin de se renforcer mutuellement dans les négociations avec les fabricants de marques. Cette coopération a pris fin l’année dernière : Casino a alors décidé de travailler avec Auchan pour obtenir de meilleurs prix d’achat auprès de leurs fournisseurs.