À l’approche des fêtes de fin d’année, les syndicats mettent en garde contre un regain d’agitation sociale dans les supermarchés. En cause, une pression de travail élevée et un absentéisme croissant en raison du coronavirus.
Tensions
Le secteur du food-retail est en proie à des tensions et une grande agitation sociale ces dernières semaines. Des grèves ont non seulement éclaté dans les supermarchés (Aldi et Lidl), mais également dans divers centres de distribution. Les grévistes et les syndicats dénoncent invariablement une détérioration des conditions de travail et une augmentation de la charge de travail, dans un contexte de flexibilité accrue et d’absentéisme à cause de la pandémie.
Le cas le plus récent est celui de Mestdagh, où l’échec des négociations avec la direction fin de la semaine dernière a entraîné une grève dans presque tous les 50 supermarchés intégrés de la chaîne. Là aussi, les syndicats ont critiqué la charge de travail intenable et la mauvaise organisation du travail, avec de nombreux contrats temporaires et étudiants.
Polyvalence
« L’absentéisme lié au covid-19 vient s’ajouter à un problème de personnel qui était déjà évident dans certains magasins avant la crise », explique Stijn Vandercruysse, responsable national du secteur de la distribution au syndicat libéral CGSLB.
Selon les syndicats, les travailleurs du secteur de la distribution font les frais de toute une série de mesures de restructuration qui ont été mises en œuvre dans différentes chaînes ces dernières années. Celles-ci ont entraîné une réduction des effectifs. En outre, on attend du personnel qu’il soit de plus en plus polyvalent.
Une réunion de conciliation est prévue aujourd’hui pour tenter de débloquer la situation chez Mestdagh. Mais nous avons déjà les yeux rivés sur d’autres acteurs du secteur. Selon L’Echo, la tension monte également chez Carrefour et des actions syndicales ne sont pas à exclure dans les prochains jours.
Meilleures conditions de travail
Vendredi, une réunion est prévue dans le cadre de la nouvelle organisation du travail dans les hypermarchés. Et, le 1er décembre, syndicats et direction se réuniront pour décider de l’organisation des supermarchés pendant les fêtes de fin d’année. « Dans le contexte actuel, les problèmes de sous-effectifs dans certains magasins risquent de compliquer les choses », estime Vandercruysse.
Les revendications des travailleurs portent principalement sur l’amélioration de leurs conditions de travail. La norme salariale, qui limite les éventuelles augmentations à 0,4 %, offre en effet peu de marge de négociation. Les syndicats concentrent donc leurs efforts sur les effectifs en magasin.
En Belgique, le secteur du commerce de détail a de plus en plus recours au travail à temps partiel. La part du personnel travaillant à temps partiel est passée de 28,5 à 30 % entre 2017 et 2020. Du côté des employées, près de la moitié travaillent à temps partiel.