Pour Ahold Delhaize, la tension est à son comble sur l’important marché américain : les élections présidentielles mettent même la grande distribution sous pression. Son CEO Frans Muller veut un président le plus vite possible.
Grave crise aux États-Unis
Ahold Delhaize a de nouveau enregistré un excellent trimestre, notamment grâce à la croissance enregistrée dans les ventes en ligne et sur ses marchés domestiques. Delhaize a ainsi vu sa part de marché progresser de 10 points de base en Belgique, affirme son directeur Frans Muller dans une interview à Trends/Tendances. Il ne note d’ailleurs aucune trace de cannibalisation de la part d’Albert Heijn : les formules s’adressent à un public différent et sont complémentaires.
Concernant le futur des États-Unis – qui représentent 60% du chiffre d’affaires total du groupe –, le Néerlandais ne cache pas son inquiétude : les conséquences de la crise sanitaire s’y font encore plus sentir qu’en Europe. « La situation sanitaire est encore plus grave aux États-Unis qu’en Europe et pourrait avoir un impact négatif sur nos activités. Notre situation préférentielle reste une économie saine, dans laquelle les gens se sentent bien et en parfaite santé », explique Frans Muller.
Incertitudes
A cela s’ajoute encore l’incertitude qui entoure les élections présidentielles. « Les États-Unis traversent une grave crise économique et sociale. Nous avons besoin de leadership, quel que soit le président », estime le CEO, qui avait espéré un « résultat incontestable ». Actuellement, on ne sait d’ailleurs pas si de nouvelles aides publiques seront accordées pour compenser les effets de la crise sanitaire.
Ahold Delhaize dit en tout cas vouloir investir plus de 600 millions d’euros supplémentaires dans des mesures sanitaires. Au total, le groupe réalisera pour plus de 2,5 milliards d’euros d’investissement cette année. La chaîne de supermarchés a déjà engagé 30.000 collaborateurs supplémentaires. Il sera également nécessaire d’accroître les capacités en ligne : de 100% en deux ans aux États-Unis, de 50% chez bol.com. Des investissements rendus possibles par le « bilan financier solide » du groupe.