Depuis quatre mois, les clients d’Edeka en Allemagne n’ont plus accès aux céréales de petit-déjeuner de Kellogg. Le boycott en cours aboutit même à une action en justice : Edeka demande des dommages au fournisseur.
Obligation de livraison ?
Les céréales Kellogg et les chips Pringles se font de plus en plus rares dans les supermarchés allemands. Depuis un différend sur les prix remontant à la fin de l’année dernière, la marque américaine a disparu des magasins Rewe, tandis que Kellogg refuse également d’approvisionner son concurrent Edeka depuis quatre mois.
Le fabricant souhaite procéder à de fortes augmentations de prix, mais les supermarchés s’y refusent obstinément. Edeka affirme que Kellogg a imposé jusqu’à 45 % d’augmentation des prix d’achat cet été, selon le Lebensmittel Zeitung. Bien que le groupe de supermarchés, qui possède également sa propre centrale d’achat Everest, aurait depuis accepté une partie des augmentations de prix, Kellogg n’a toujours rien livré.
Edeka estime qu’il s’agit d’une rupture de contrat. Le groupe de distribution réclame quelque 10 millions d’euros pour le chiffre d’affaires et les clients perdus jusqu’à présent, mais il le rélève déjà à au moins 34 millions si le boycott des livraisons se prolonge. Le distributeur invoque également la législation antitrust : du fait de la position dominante de Kellogg sur le marché des céréales pour petit-déjeuner, le fabricant aurait l’obligation de livrer. Toutefois, les autorités allemandes de la concurrence n’ont pas encore déterminé si ce dernier argument est recevable. Edeka a frappé à la porte de l’autorité de surveillance de la concurrence à ce sujet à la fin du mois de septembre.