Les rayons du premier magasin britannique du discounter russe Mere restent étonnamment vides. Même à l’approche de Noël, la plupart des produits quotidiens manquaient à l’appel.
Problème au niveau des achats
Le discounter russe qui souhaite conquérir l’Occident peine à trouver des fournisseurs. Son premier magasin britannique, à Preston, manquait même de produits de base comme le fromage, le lait et le pain pendant la période de Noël. Les stocks d’autres aliments quotidiens étaient très limités, voire inexistants. Et, début du mois de janvier, le rayon réfrigéré pour les aliments frais est presque vide, rapporte The Grocer.
Le problème se situe au niveau des achats, à en croire les fournisseurs. Mere est extrêmement attentif aux prix et n’achète des produits que s’il peut les obtenir 20 à 30 % moins cher que d’autres discounters. Les fournisseurs voient donc souvent leurs offres déclinées, même lorsqu’ils proposent des prix compétitifs. Un algorithme calculerait pour chaque article le coût-bénéfice pour Mere, et jusqu’où ils devraient descendre en dessous du prix du marché. Et le groupe ne fait aucune exception, pas même pour les produits essentiels comme le pain.
Cependant, il peine à trouver des fournisseurs qui souhaitent faire affaire. Ils doivent livrer eux-mêmes les produits aux magasins et ne sont payés que pour ce qui est vendu. Ils peuvent revenir chercher les stocks invendus. Résultat de cette approche sévère : des rayons vides.
Les promesses s’enchaînent
Le responsable du développement commercial au Royaume-Uni, Alexandre Tchkalov, admet que la chaîne a encore des problèmes à résoudre et qu’elle travaille dur pour palier ses erreurs de débutant. Néanmoins, Tchkalov est convaincu que le groupe proposera aux clients une offre actualisée dans les mois à venir, ainsi que de nouveaux magasins. Au printemps de l’année dernière, le détaillant a annoncé l’ouverture de quatre magasins britanniques en quelques mois, mais la deuxième et la troisième ont depuis été reportées à mars 2022.
Bien que Mere compte déjà plus de 3 000 magasins en Russie et en Europe de l’Est, en Europe occidentale, le groupe enchaîne les promesses non tenues. L’ouverture du premier magasin belge, originellement prévue en septembre, se fait attendre. En France aussi, l’échéance de trois ouvertures de magasins en octobre n’a pas été respectée. On ignore d’ailleurs encore si le groupe a reçu les approbations municipales.