La fermeture annoncée d’un centre de distribution à Nivelles entraîne des grèves sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de Carrefour : le détaillant se retrouve avec des rayons vides dans ses supermarchés. Les franchisés sont en colère, les politiques wallons font pression.
Grèves solidaires
La semaine dernière, l’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel bleu : Kuehne+Nagel, sous-traitant logistique de Carrefour Belgium, veut fermer son entrepôt à Nivelles. Le prestataire de services logistiques ne parviendrait pas à rentabiliser le centre de distribution, racheté à Carrefour en 2005, et souhaite désormais livrer des aliments secs depuis Kontich et des aliments frais depuis Kampenhout. Le licenciement collectif de 549 employés est imminent.
La nouvelle a suscité de vives réactions. À Nivelles, les employés ont immédiatement quitté leur poste, suivis par leurs collègues des autres centres de distribution dans un mouvement de solidarité. Des grèves ont également lieu à Kontich, Wavre-Sainte-Catherine et Willebroek. En outre, les employés de la société de transport SuperTransport ont également soutenu les actions. Les conséquences se sont rapidement fait ressentir : les rayons sont presque vides dans les magasins Carrefour, dans tous les départements : alimentation, produits frais, produits surgelés…
Au moins jusqu’à mercredi
Les syndicats ont décidé de maintenir la grève au moins jusqu’à mercredi, date à laquelle une réunion est prévue entre les syndicats et le gouvernement wallon. Le conflit prend également une tournure communautaire, puisque Carrefour ne disposerait plus que de centres de distribution dans le nord du pays.
Le ministre wallon de l’Économie, Willy Borsus, attend que le détaillant donne des signes : « Carrefour est très présent en Wallonie. Je n’imagine pas qu’il n’y ait même pas un centre de logistique qui reste présent en Wallonie, alors que beaucoup de ses concurrents en ont par ailleurs. Le gouvernement wallon est prêt, dès la semaine prochaine, à mobiliser tous les efforts », a-t-il déclaré à la RTBF dimanche matin.
Les franchisés attendent une solution
Ce conflit n’est pas du tout du goût des franchisés indépendants de Carrefour, qui représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires du distributeur alimentaire. Ils voient leurs clients partir chez la concurrence et craignent pour l’image de la chaîne de magasins.
L’organisation d’indépendants Aplsia souligne que les entrepreneurs qui sont maintenant contraints de s’approvisionner ailleurs ne peuvent pas ajuster les prix de vente dans leurs magasins. L’organisation regrette le manque de communication de Carrefour depuis l’annonce de Kuehne+Nagel et compte sur une solution rapide et efficace.
« Nous essayons de minimiser l’impact sur nos clients », a indiqué Aurélie Gerth, porte-parole de Carrefour, qui n’a pas pu en dire davantage sur le conflit social.