Des contrats trop stricts et des frais de personnel trop élevés rendent impossible l’exploitation rentable d’une succursale Delhaize, craignent des candidats repreneurs. Ils appellent la direction à un dialogue constructif.
« Conditions déséquilibrées »
Le mois dernier, il a été annoncé que Delhaize soumettait aux repreneurs potentiels un contrat révisé pour ses 128 magasins, qui impose des règles de base plus strictes aux franchisés, notamment en matière d’assortiment et de prix. Il semble que cela inquiète certains acheteurs potentiels : des avocats ont envoyé une lettre à la direction de Delhaize au nom d’un groupe d’entrepreneurs affiliés, exprimant leur inquiétude quant aux « conditions déséquilibrées » qui ne sont pas négociables, rapporte la RTBF.
Ces conditions réduiraient les marges des indépendants de manière déraisonnable et déséquilibrée et augmenteraient de manière déraisonnable celles de Delhaize, indique la lettre. Les candidats affirment également qu’ils ne peuvent pas élaborer de plan d’entreprise en raison d’un manque d’informations sur le nouveau modèle de revenus et ils craignent que toutes les formes d’entrepreneuriat local soient éliminées.
Coûts salariaux élevés
Les coûts de main-d’œuvre sont particulièrement préoccupants. Ils représentent au moins 16 % des coûts dans les magasins, contre une moyenne de 8,5 % pour les franchisés. Compte tenu des promesses faites par Delhaize au personnel des magasins à vendre, une exploitation rentable n’est pas possible, affirme la lettre. Les signataires dénoncent également les pressions que Delhaize aurait exercées sur les acheteurs potentiels pour qu’ils fassent une offre. Ils appellent à « une discussion ouverte et constructive ». Le nombre d’entrepreneurs concernés n’est pas connu.
Dans sa réponse, Delhaize se contente d’affirmer que « Nous avons fourni un ‘business case’ de tous les magasins aux 400 potentiels acquéreurs. » Selon le détaillant, ces supermarchés pourraient très bien devenir rentables et même se développer tout en maintenant les conditions de travail.
L’entreprise ne pense pas que le projet de franchisage des magasins soit remis en cause. « C’est comme la vente d’une maison. Au début, il y a 20 candidats qui viennent voir la maison, puis certains ne sont plus intéressés après avoir visité la banque et ainsi de suite. C’est quelque chose que nous avions prévu », a déclaré à Belga le porte-parole Roel Dekelver.
Un conseil d’entreprise ordinaire est prévu chez Delhaize lundi. Les syndicats craignent que la direction n’annonce alors une première liste de magasins à franchiser.