Un plan d’urgence dans un contexte spécial
La période des fêtes de fin d’année est une période capitale pour tout distributeur, qui plus est pour Delhaize, dont le chiffre d’affaires a souffert suite aux diverses actions de grève de ces dernières semaines.
Selon le syndicat chrétien CSC, la direction envisagerait l’utilisation de dépôts secrets, afin d’assurer, si nécessaire, l’approvisionnement des magasins durant la période de fin d’année. Un plan d’urgence aurait été mis au point à cet effet.
« De tels plans d’urgence ne sont pas inhabituels », explique Gino Van Ossel, professeur à la Vlerick Business School. « La seule particularité dans ce cas-ci est que ce plan d’urgence est mis en place dans un contexte syndical, étant donné que les syndicats ces dernières semaines ont régulièrement paralysé les centres de distribution de l’entreprise et ont ainsi empêché l’approvisionnement des magasins. »
Les retailers doivent chercher des solutions
Van Ossel : « Lorsque les centres de distribution pour l’une au l’autre raison sont hors service, les retailers doivent chercher des alternatives. Ils peuvent par exemple conclure un accord avec les fabricants pour qu’ils livrent les magasins en direct ou encore faire appel à des entrepôts et des sociétés de transport qui travaillent pour des tiers. »
Les accords dans le cadre de tels plans d’urgence sont en général conclus de manière tacite. Les entreprises concernées ont également d’autres obligations et ne souhaitent pas se mettre en danger en se laissant entrainer dans un conflit social.
L’approvisionnement alternatif comme moyen de pression lors des négociations
« Dans ce cas-ci la question est de savoir si l’on souhaite effectivement avoir recours à ces alternatives ou si l’on veut s’en servir comme moyen de pression dans le processus de négociation. Pour l’instant les syndicats sont en position de force. Ils savent que la période de Noël, ô combien importante pour le distributeur, approche. Mais la direction pourrait très bien riposter en menaçant d’avoir recours à des canaux d’approvisionnement alternatifs. »
Selon Van Ossel, il est grand temps de solutionner le conflit social, car la période d’approvisionnement pour les fêtes de fin d’année approche à grands pas. « Les supermarchés ne peuvent se permettre d’attendre jusqu’à fin décembre. S’ils ne saisissent pas cette occasion, il sera trop tard. Le conflit aboutira dans une impasse et personne n’y gagnera. »
Entretemps les commerçants indépendants du réseau Delhaize, faute d’avoir pu être approvisionnés par Delhaize, ont eu recours à d’autres canaux pour remplir leurs rayons. « La chaîne a tout intérêt à solutionner ce problème de manière commerciale en considérant l’approvisionnement de ses affiliés par eux-mêmes comme un cas de force majeur et à ne pas entreprendre de démarches juridiques à ce sujet », estime Van Ossel.