Les syndicats « terriblement déçus »
Cet ultimatum intervient après la énième réunion infructueuse concernant la restructuration de Delhaize Belgique. Avec cet « appel ultime à la raison » les syndicats entendent augmenter la pression à l’approche de la période de fins d’année, ô combien lucrative.
« Malgré nos demandes répétées et légitimes d’obtenir enfin une proposition adaptée du plan de transformation, nous n’avons constaté aucune avancée constructive », écrivent les syndicats BBTK, LBC-NVK et leurs pendants francophones SETCA et CNE. « Le document que nous a présenté la direction jeudi dernier, ne comptait que deux pages et ne répondait en rien à nos attentes. »
Les syndicats estiment que « malgré nos nombreux appels de voir enfin se dresser un plan commercial qui tienne la route, nous n’avons toujours rien vu à ce sujet. Seule certitude : Delhaize va relancer une guerre des prix et ce seront à nouveau les travailleurs qui en feront les frais. »
« La direction divise le personnel »
De plus les syndicats reprochent à la direction de tenter de semer la discorde parmi les travailleurs, non seulement entre les ouvriers et les employés, mais également entre les anciens et les nouveaux employés embauchés après la restructuration : « La direction prévoit notamment d’engager ces derniers au rabais ».
« A présent la balle est dans le camp de la direction : d’ici la réunion du 21 novembre nous attendons une proposition détaillée, qui répondra enfin à nos exigences. En tant que syndicats, en tant qu’employés, nous prenons nos responsabilités et nous nous mettons autour de la table des négociations, mais pas à n’importe quel prix », concluent les syndicats.
Mais qu’entreprendrons le syndicats si cet « appel ultime à la raison » s’avère à nouveau un coup dans l’eau ? Affaire à suivre …
Encore des rayons vides
Les syndicats ne savent que trop bien comment pénaliser Delhaize. Quatre semaines après les grèves dans les centres de distribution de la chaîne, l’approvisionnement de plusieurs Delhaize fait toujours défaut, avec des rayons vides pour conséquence.
« Certains magasins disposent à nouveau de 95% de leur stock, mais pour d’autres l’approvisionnement reste déficient », admet le porte-parole Roel Dekelver dans le journal Het Nieuwsblad. « Des manques que nous ne pouvons combler dans l’immédiat, car les retards sont trop importants. Les centres de distribution ont été à l’arrêt pendant quatre jours. C’est énorme, sachant que 600 camions quittent chaque jour les entrepôts. De plus nous approchons de la période de fin d’année, qui d’office es plus chargée. »
La seule option pour l’instant est de demander aux clients de se montrer compréhensifs : « Oui, nous recevons des plaintes, ce qui bien entendu entache notre image et entraîne des dommages financiers. Toutefois nous préférons ne pas communiquer à combien se chiffrent ces dégâts », ajoute Dekelver.