Le confinement permet à Danone de faire de bonnes affaires : en mars, son chiffre d’affaires a augmenté de 5 à 10 % grâce aux stocks alimentaires importants constitués par les consommateurs. Pour l’ensemble du trimestre, le groupe enregistre 3,7 % de ventes supplémentaires, sur base comparable. Alpro peine d’ailleurs à répondre à la demande.
Stockage massif de yaourts (au soja)
Lors du trimestre écoulé, le chiffre d’affaires de l’entreprise a atteint les 6,24 milliards d’euros, soit une hausse de 3,7 %. Cette croissance est principalement due à la vague de stockage massif des consommateurs survenue en mars, au début du confinement : le chiffre d’affaires avait alors augmenté de 5 à 10 %. Les clients ont acheté 4,6 % de produits laitiers (y compris les produits d’origine végétale) supplémentaires et les ventes de produits alimentaires spécialisés ont augmenté de 7,9 %.
Selon le journal De Tijd, Alpro, la marque fille de Danone, confirme cette croissance : le producteur belge de produits laitiers d’origine végétale a vu son chiffre d’affaires augmenter de 20 % lors du premier trimestre. La demande croît tellement vite qu’il n’est pas possible de continuer à produire toute la gamme, notamment en raison d’un personnel plus réduit et du fait que les employés doivent garder leurs distances. Alpro a donc choisi de se concentrer temporairement sur ses produits les plus vendus.
La fermeture des restaurants et des cafés a, en revanche, entrainé une diminution de 6,8 % des ventes d’eau de Danone. Environ 40 % du chiffre d’affaires de cette division provient normalement du canal out-of-home. En Chine, où la relance de la marque Mizone a été reportée au deuxième trimestre, les ventes d’eau ont chuté d’environ 40 %.
2020 est imprévisible
Au siège français de Danone, on se prépare déjà au revers de la médaille : son dirigeant, Emmanuel Faber, n’ose plus émettre de prévisions annuelles et reprend des prévisions antérieures. En février, il avait tablé sur une croissance comparable du chiffre d’affaires allant de 2 à 4 % et sur une marge d’exploitation de plus de 15 %, ce qui constituait déjà une correction à la baisse.
Emmanuel Faber a averti que la croissance du premier trimestre ne se répétera pas : le stockage massif des consommateurs est désormais terminé et les supermarchés vont essayer de se débarrasser de leurs stocks accumulés en toute hâte. Enfin, il ne faut pas oublier les coûts supplémentaires qui pèsent sur la marge : les mesures de sécurité dans les usines, les jours de congé et les primes supplémentaires pour les employés et même le transport vers les magasins désormais devenu plus cher.
Danone garde confiance en sa stratégie et ses objectifs pour 2030. Le fabricant de produits laitiers veut se concentrer sur des produits « plus sains » contenant des probiotiques, des protéines et des ingrédients d’origine végétale. « Nous sommes absolument convaincus que la confiance accordée à la santé, l’éthique et l’honnêteté des marques sera très importante, et le deviendra de plus en plus à l’avenir, tant pendant qu’après la crise du COVID-19 », affirme le dirigeant selon Reuters.