(Mise à jour) Danone se réorganise, et 1 500 à 2 000 employés de bureau perdront leur emploi. L’entreprise de produits de grande consommation mise sur une organisation « local first », avec moins de niveaux de gestion et plus d’autonomie locale.
L’alimentation locale est une priorité
La crise du coronavirus n’affecte pas seulement les ventes et les bénéfices de Danone. Le producteur laitier français constate en effet aussi des changements permanents dans le comportement des consommateurs : l’aspect local devient une priorité. Le PDG, Emmanuel Faber, parle d’une évolution systémique, au travers de laquelle l’alimentation locale est considérée comme une importante réponse aux risques et aux incertitudes liés aux systèmes alimentaires mondiaux. Actuellement, dans de nombreux pays, les politiques poursuivent même la « souveraineté alimentaire », selon le PDG : le local est considéré comme un moyen de reprendre le contrôle sur l’alimentation.
Danone veut surfer sur cette tendance et transforme son organisation en une entreprise « local first », avec une stratégie axée sur le local et reposant sur trois piliers : plus d’autonomie pour les régions, moins de niveaux de gestion et une chaîne de valeur intégrée. Plutôt qu’une gestion par catégorie ou par marque, la structure de l’entreprise repose désormais sur l’aspect géographique. « Nos unités commerciales locales ne seront plus dépendantes d’une organisation par catégorie spécifique à l’échelle mondiale, mais seront rassemblées en une seule unité commerciale locale », explique Faber.
25 % d’emplois en moins à Paris
Pour les employés, cependant, cela signifie la perte d’environ 1 500 à 2 000 emplois dans les sièges locaux et mondiaux. Au siège mondial à Paris, ce seront même 25 % des postes qui seront supprimés.
Il se peut également qu’une relocalisation se prépare : Danone veut rapprocher le bureau de Paris du siège social pour la France. Après tout, il y aura davantage de fonctions partagées, ce qui changera « radicalement » le rôle du siège social.
Mise à jour : Il est encore peu clair dans quelle mesure le siège belge à Bruxelles sera touché. En ce moment 150 employés y travaillent, informe une porte-parole à Bruzz.
1 milliard d’euros d’économies
Au total, le fabricant de yaourts français veut réduire de 20 % ses frais généraux et économiser 1 milliard d’euros d’ici à 2023. Danone devrait ainsi renouer avec une croissance rentable en moins d’un an et Faber vise une marge opérationnelle de plus de 15 % d’ici à 2022, soit le niveau pré-pandémie de coronavirus. Danone avait annoncé la réorganisation dès le mois d’octobre, en raison d’une forte baisse du bénéfice trimestriel.
Faber veut donc remettre la rentabilité au premier plan. « Cette transformation est nécessaire, car nous nous trouvons dans une situation paradoxale où, d’une part, notre cadre d’action One Planet. One Health, ancré dans une gamme de produits et de marques sains et durables, est toujours plus pertinent, mais où, d’autre part, nous ne sommes pas en mesure de tirer pleinement parti des avantages des tendances positives actuelles. »