La crise du coronavirus polarise le secteur alimentaire : la classe moyenne est sur le point de disparaître, constate Emmanuel Faber, le patron de Danone. Le fossé entre riche et pauvre, et entre leurs modes d’alimentation, se creuse.
Crise économique par opposition à santé
Dans certaines régions, la population consentira des dépenses encore plus importantes pour une alimentation saine après la pandémie du Covid-19, tandis que dans d’autres, elle se verra contrainte à réduire son budget d’alimentation. Danone prédit ce scénario sur la base des premiers résultats obtenus depuis l’épidémie, où, par exemple, les aliments végétaux ont connu une forte croissance, alors que les ventes d’eau en bouteille ont plongé.. Le caractère local de l’alimentation est également devenu de plus en plus important depuis la crise, estime M. Faber.
Une fois que nous serons vraiment dans la « nouvelle normalité », ce qui devrait être le cas, selon Faber, à partir de 2021, cette polarisation ne fera encore que s’exacerber. Dans ce contexte, Danone voit se dessiner deux tendances principales : une crise économique et sociale, d’une part, et un intérêt croissant pour une alimentation saine, d’autre part.
« D’une certaine manière, la classe moyenne disparaîtra.. Certains membres de cette classe moyenne devront faire des concessions et s’orienter vers des produits à bas prix, tandis qu’à l’autre extrémité du spectre, d’autres se tourneront vers des produits plus chers à mesure que croissent leurs exigences en matière de santé et de qualité », indique FoodNavigator en relayant les propos du PDG de Danone.
Les choix à faire
Alors que ce « nouveau monde » approche à grands pas, Danone souhaite examiner les opportunités qui s’offrent au groupe FMCG dans les mois à venir. Cette approche signifie aussi peut-être de faire des choix : Emmanuel Faber a déjà fait savoir que son entreprise allait se défaire de certaines marques, qu’elle s’employait à trouver de « nouvelles façons de travailler » et qu’elle allait miser sur des économies.
Le producteur d’eau et de produits laitiers croit aussi fermement au commerce électronique et à la vente directe aux consommateurs comme valeurs durables. En février, Danone a annoncé un plan d’investissement ambitieux de 2 milliards d’euros afin de financer les domaines suivants : régimes alimentaires, agriculture, emballages circulaires et numérisation.