Les syndicats menacent de porter l’affaire en justice, la direction n’est pas favorable à l’intervention d’un médiateur : le conflit au sein de Makro dure depuis maintenant plusieurs semaines, depuis l’annonce de certaines mesures de réduction des coûts.
Au tribunal du travail
Nouveau rebondissement dans le conflit qui fait rage chez Makro : les syndicats annoncent qu’ils veulent se rendre au tribunal du travail avec les dossiers des employés, parce que l’employeur veut modifier leur contrat de travail unilatéralement. « Cela concerne par exemple une personne qui a été recrutée à un poste de vente, mais qui doit maintenant remplir les rayons ou assurer le service en caisse. Il y a également une secrétaire de direction qui est déployée en magasin. Ça va très loin », rapporte Myriam Nevelsteen de ACV Puls à HLN.
Le conflit chez Makro a éclaté au début du mois de septembre, lorsque la direction a annoncé plusieurs mesures pour pallier la structure de coûts excessive dans l’entreprise de vente au détail déficitaire. Quelque 200 contrats temporaires ne sont pas renouvelés, l’organisation interne est simplifiée, des caisses automatiques sont installées et la gamme est adaptée : l’offre de livres et magazines est réduite, les produits du tabac seront complètement supprimés d’ici 2021.
Fausses informations
Bien que ces mesures aient un impact considérable sur les horaires de travail et les postes, il n’y a pas eu de concertation sociale, reprochent les syndicats. Selon la direction, ce n’était pas nécessaire : il suffisait d’informer les employés et de répondre aux questions. Les syndicats ont été invités à plusieurs reprises à des comités d’entreprise spéciaux, mais ne s’y sont pas présentés, car ceux-ci ne permettent pas les négociations. La direction, en revanche, refuse catégoriquement l’intervention d’un médiateur dans le processus de réconciliation. Les deux parties espèrent toutefois faire des progrès d’ici la fin de la semaine. Selon le PDG, Vincent Nolf, « de fausses informations » circulent dans les magasins.
À l’heure actuelle, le détaillant se passerait bien des grèves : en raison de la fermeture obligatoire du secteur de l’horeca, le chiffre d’affaires diminue fortement, tant chez Makro que chez sa société sœur Metro, le grossiste en services alimentaires.