La marque de légumes Bonduelle appelle les supermarchés à participer à la transition vers une alimentation végétale et une agriculture durable : « Les détaillants ont un rôle décisif : quels produits voyons-nous dans la gamme, quelles promotions voyons-nous dans les folders ? »
Changer notre modèle alimentaire
Si nous parvenons à ce que les gens mangent plus de légumes, nous construirons un monde meilleur ; Ilonka Audenaerde, directrice générale de Bonduelle Europe du Nord, en est convaincue : « Vous avez vu le film ‘A Life on Our Planet’, de David Attenborough ? Il est disponible sur Netflix. Il révèle que nous pourrions rendre la moitié des terres agricoles à la nature si nous changions notre modèle alimentaire, pour passer d’un régime carnivore à un régime beaucoup plus végétal. Ce serait un énorme coup de pouce pour la biodiversité. Quelles seraient les conséquences d’un nouveau confinement pour les commerces ? Il est donc important que nous fassions la transition de l’animal au végétal, et également une transition vers une agriculture plus durable. »
Bonduelle entend mener de front ces transitions. L’entreprise familiale, fondée en 1853, pèse quelque 3 milliards d’euros et compte 14.500 employés. « Nous sommes la plus grande marque de légumes au monde. Notre mission est de ‘créer un futur meilleur par l’alimentation végétale.’ Nous accompagnons cette mission de sept promesses dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation durables. Et nous allons tout mettre en œuvre ces prochaines années pour obtenir la certification B Corp d’ici à 2025 : c’est une certification octroyée aux entreprises qui répondent aux normes les plus élevées en matière de responsabilité sociale et d’environnement. »
Un objectif ambitieux, car B Corp englobe tous les niveaux de l’organisation. « Nous voulons être les meilleurs ‘pour’ le monde, plutôt que les meilleurs ‘du’ monde », explique Friek van Helden, responsable de l’innovation. Elle souligne les défis majeurs : nous serons 10 milliards d’habitants en 2050, cela fait beaucoup de bouches à nourrir. Et l’alimentation est responsable de quelque 23% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
La nourriture sûre par excellence
La transition vers une alimentation plus végétale est en plein essor, également au Benelux, et la crise du coronavirus semble accélérer cette évolution. « Avec l’épidémie de coronavirus, il y a d’abord eu une énorme vague de thésaurisation, avec une forte augmentation des ventes. C’est aujourd’hui revenu à la normale. En outre, nous constatons que la sensibilisation des consommateurs à une alimentation saine augmente énormément. La question est de savoir dans quelle mesure les gens vont changer leur comportement. Nous avons commercialisé avec succès de nombreuses légumineuses qui servent également de substituts de viande, comme les haricots, les lentilles et les pois chiches. Ces produits sont fortement liés à la cuisine moderne, à la nouvelle façon de manger. De cette façon, nous offrons une réponse pertinente à la nécessité de manger plus de nourriture végétale. Nous nous concentrons essentiellement sur la transition des ‘légumes en boîte’ à une nourriture végétale. »
On le voit aussi dans le rayon des légumes en conserve qui, il y a dix ou vingt ans, étaient encore considérés comme une catégorie banale et ennuyeuse, peu innovante et de mauvaise qualité. C’est différent aujourd’hui. « Sans aucun doute ! De nombreux consommateurs redécouvrent cette catégorie. La sécurité est notre priorité à tous, et nous avons la nourriture sûre par excellence : elle a une longue durée de conservation, et elle est super facile et super saine. Ce que les gens ne réalisent pas toujours, c’est que la mise en conserve est la méthode de conservation en soi : ces aliments ne contiennent pas de conservateurs. C’est une méthode éprouvée et sûre pour conserver durablement les légumes. »
De l’obligation au plaisir
Avec quelle approche catégorielle Bonduelle veut encore encourager la consommation de légumes ? « Le plus important est de changer l’image des légumes, pour faire d’une obligation un plaisir : montrer ce que l’on peut préparer d’amusant et de savoureux avec des légumes. Nous avons les atouts. Tous nos légumes sont cuits à la vapeur, ce qui nous permet de garantir le meilleur en matière de goût, de couleur et de croquant. Nous proposons de la variété, avec un large éventail de légumes et de légumineuses. Ce n’est pas pour rien qu’on parle des ‘légumes surprenants d’aujourd’hui ‘. Et nous proposons tout type de format : par exemple, depuis un peu plus d’un an, nous avons aussi des mini conserves pour les personnes vivant seules, ou pour agrémenter des recettes de cuisine du monde à la mode, comme les poké bowls. Ce faisant, nous misons également sur la nécessité de réduire les déchets. Nous devons activement mettre ces atouts en avant. »
Après tout, beaucoup de choses sont en train de changer dans la société, note Bonduelle. « Outre la santé, les jeunes générations se soucient bien plus de l’environnement : elles prônent le zéro déchet, le tri des déchets, le recyclage… Là aussi, c’est une évolution positive pour les conserves, car les conserves sont recyclables à l’infini et sans perte de qualité. Et en Belgique, 98% des canettes sont recyclées. »
Responsabilité commune
Les détaillants alimentaires seront-ils de la partie ? Le rayon des conserves ne semble pas être leur plus grande priorité. « Les conserves ne deviendront pas immédiatement une catégorie de destination, mais les détaillants voient clairement l’évolution positive et sont également favorables à ses moteurs. La sécurité, la durée de conservation, la santé et la facilité sont les avantages de cette catégorie. 98% de notre gamme a un Nutri-Score A, ce qui a également une influence. Nous aidons ainsi les consommateurs à faire les meilleurs choix. »
L’impulsion est là, soulignent nos interlocuteurs. « Dans un supermarché, il y a peu de catégories dont on peut dire : plus il y en a, mieux c’est. A cet égard, les légumes ont tout pour plaire. La question est donc de savoir comment nous pouvons inciter les gens à en profiter davantage. »
Les marques ont un important rôle à jouer, mais les détaillants aussi, déclare Ilonka Audenaerde : « Les détaillants ont un rôle déterminant à jouer : quels produits voyons-nous dans la gamme, quelles promotions voyons-nous dans les prospectus ? J’aimerais les inviter à nous aider à promouvoir un mode de vie plus sain. Le choix de la facilité doit être celui de la santé et de la durabilité. Les consommateurs doivent être spontanément séduits. Je suis convaincue que, dans le monde des affaires, il en va de notre responsabilité commune de garantir que nous construisons réellement cet avenir meilleur. »
Sept promesses
Les sept promesses de Bonduelle s’articulent autour de deux piliers : l’agriculture durable et l’alimentation durable. Par exemple, l’entreprise travaille avec des producteurs européens qui cultivent des légumes de plein champ, qui poussent au soleil de façon optimale. Les légumes sont mis en conserve ou congelés dans les 4 à 12 heures suivant la récolte. Bonduelle travaille également avec les producteurs sur des techniques alternatives pour préserver la biodiversité et protéger les sols.
« Pensez à la rotation des cultures, à l’élimination maximale des mauvaises herbes avec des moyens mécaniques ou à l’utilisation de filets anti-insectes. Cela nous permet de ne recourir aux pesticides que lorsque c’est vraiment nécessaire », explique Friek van Helden. Non pas que toute l’agriculture doive devenir biologique : « Avec le bio, vous vous adressez à un groupe de consommateurs spécifique, mais nous pensons qu’il est important de toucher tout le monde. Pour nous, le bio représente aujourd’hui moins de 5% en Europe, avec de grandes différences entre les pays. C’est l’un des moyens de cultiver des légumes plus durables. »
Bonduelle n’utilise que des méthodes de conservation naturelles telles que la mise en conserve et la congélation et n’ajoute que les ingrédients indispensables au goût. Il n’y a donc pas de conservateurs. L’emballage est durable : le fer blanc est le matériau le plus recyclable, et l’objectif est que d’ici à 2025, les emballages en plastique et en carton soient également 100% recyclables et réutilisables. Enfin, Bonduelle donne également aux cuisiniers de l’horeca et des services de restauration des idées de recettes pour mettre davantage de plats à base de légumes au menu.