Carrefour, Albert Heijn et Sainsbury’s refusent désormais la viande brésilienne : l’élevage est une des principales sources de la destruction de la forêt amazonienne. Lidl a même arrêté de vendre du bœuf sud-américain aux Pays-Bas après un rapport environnemental critique.
Amazonie
Environ un cinquième du bœuf brésilien importé chaque année par l’Union européenne peut être relié à la destruction de la forêt amazonienne et à la déforestation de la savane du Cerrado. Il est urgent de lutter contre ce phénomène, car la déforestation n’a jamais été aussi intense depuis quinze ans. La déforestation et les émissions de CO2 dues à l’élevage étant des sources majeures du dérèglement climatique, cent pays se sont engagés au sommet climatique de Glasgow à mettre un terme à l’élevage dans les zones naturelles déboisées d’ici 2030.
Dans la pratique, il est cependant difficile d’établir la provenance exacte d’une viande. C’est ce qui explique l’impact d’un nouveau rapport des organisations environnementales Mighty Earth et Repórter Brasil : l’étude montre que des vaches provenant de zones déboisées sont envoyées à des fournisseurs qui les engraissent avant de finir chez de grands transformateurs de viande comme JBS, qui livrent à leur tour de la viande bovine à plusieurs grandes chaînes de supermarchés européennes.
Fin de la coopération
Il n’est donc pas exclu que des vaches en provenance d’Amazonie se retrouvent sous la forme de « beef jerky » dans les rayons de Carrefour en Belgique ou de « corned beef » chez Sainsbury’s. Carrefour Belgique et Auchan ont par conséquent décidé de retirer ces produits séchés de leurs rayons, tandis que Sainsbury’s va cesser de vendre des produits d’origine brésilienne. Carrefour promet également de renforcer sa surveillance dans tous les pays, rapporte le Financial Times.
De son côté, Albert Heijn va cesser d’acheter du bœuf du Brésil. Toujours aux Pays-Bas, Lidl retirera le bœuf sud-américain de ses rayons à partir du mois prochain. Le groupe allemand Metro enquête actuellement sur les allégations du rapport, car il a dans ses rayons du filet mignon provenant de l’un des transformateurs de viande mentionnés. Les transformateurs de viande eux-mêmes disent développer de nouveaux outils, dont des plateformes blockchain et des outils de test numériques, pour mieux identifier l’origine de la viande.