Les consommateurs veulent des aliments sains et durables. C’est du moins ce qu’ils disent. Mais sont-ils prêts à payer pour cela ? Et combien ? Voici les questions auxquelles a répondu Deloitte dans une nouvelle enquête.
Mieux ou abordable
La durabilité et la santé sont les tendances du moment en matière d’alimentation. Également du côté des consommateurs : 64 % des Européens déclarent s’être davantage intéressés à l’impact de l’alimentation sur leur santé au cours de l’année écoulée. 60 % d’entre eux consomment davantage d’aliments locaux depuis, et plus de la moitié consomment davantage de fruits et de légumes. C’est ce qui ressort d’une nouvelle enquête de Deloitte.
Mais que sont prêts à faire les consommateurs pour une meilleure alimentation ? Sont-ils également disposés à payer plus cher ou est-ce le prix qui prime ? La santé avant tout, semble-t-il. Si les Européens doivent choisir, en moyenne 60 % font primer la santé sur le prix. En revanche, seuls 29 % donnent la priorité à la durabilité. Bien sûr, cela dépend du répondant : la durabilité est encore principalement réservée aux personnes avec un niveau de revenus élevé et, dans une moindre mesure, un niveau d’éducation supérieur.
Une fourchette de prix clairement définie
Combien sont-ils prêts à payer ? L’élasticité des prix semble être clairement définie : près des trois quarts des Européens acceptent de payer 5 % de plus pour des aliments durables, mais ne sont pas prêts à dépasser 10 %. Seuls 17 % acceptent de payer 10 % de plus pour des aliments locaux, et à peine 9 % pour le commerce équitable. Les détaillants disposent donc d’une marge de manœuvre de 5 à 10 % pour hausser leurs prix.
Mais le gouvernement devrait également intervenir : plus de 40 % pensent que les aliments mauvais pour la santé et non durables devraient être taxés davantage. Plus de 50 % des répondants trouvent que l’étiquetage sanitaire, comme pour les cigarettes, est également une bonne idée. Et cela pourrait bien aller au-delà du Nutri-Score actuel. Plus d’un tiers sont même favorables à ce que les supermarchés bannissent les produits alimentaires mauvais pour la santé de leurs gammes. Il est toutefois étonnant de constater que les consommateurs des pays du sud de l’Europe sont plus soucieux que ceux du nord, où la nourriture est plus chère et où des produits comme l’alcool sont déjà plus lourdement taxés.
Au-delà de la gamme
Cela va bien au-delà de la gamme : les consommateurs attendent de leur supermarché qu’il agisse activement pour faciliter un mode de vie sain et durable. Alors que 79 % des personnes interrogées recherchent des informations sur un mode de vie sain, seuls 17 % des acheteurs de l’UE considèrent les détaillants comme une source d’informations. Toutefois, plus de la moitié souhaiteraient que les supermarchés jouent un rôle plus important dans la fourniture d’informations, par exemple sur les alternatives plus saines.
« Des courses saines et durables, ça ne se limite pas seulement ce que vous offrez, mais également à ce que vous ne voulez pas offrir ou au comportement d’achat que vous voulez décourager », conseille Deloitte aux détaillants. « Des mesures plus courageuses peuvent profiter à tous ; aux consommateurs, à la société, à ‘environnement et aux détaillants. »