Le groupe Colruyt va planter plus de 10 000 hectares de forêt en République démocratique du Congo pour compenser ses propres émissions de CO2. D’ici à 2030, le groupe de distribution souhaite émettre 40 % de CO2 en moins.
Zéro émission, un objectif impossible
Le groupe Colruyt, comme beaucoup d’autres multinationales, a fait des promesses ambitieuses pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 : par rapport à 2008, il entend réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030. Il fait dans ce cadre appel à un plan de réduction propre, qui se concentre sur un refroidissement, un chauffage, une isolation et un transport plus durables. Avec le département énergie de l’entreprise familiale, qui est fortement impliqué dans des parcs éoliens offshore, le groupe développe également des sources d’énergie renouvelables pour éviter de nouvelles émissions de CO2.
Cependant, en tant que détaillant, il n’est pas possible d’éliminer complètement toutes les émissions ; il y a toujours des émissions directes. L’état d’esprit et la technologie pour passer à des émissions zéro ne sont pas encore prêts, déclare le PDG Jef Colruyt. Les activités de vente au détail produisent 115 000 tonnes d’émissions de CO2 par an, soit 600 grammes par visite de magasin. Et ce chiffre est relativement faible, souligne le PDG : Colruyt compte parmi les meilleurs en Europe, avec Coop en Suisse.
8 millions d’euros d’arbres
Néanmoins, le détaillant de Halle veut aller plus loin et compenser également ces émissions de gaz à effet de serre. Comme les arbres capturent le CO2, Colruyt Group va planter plus de 10 000 hectares de forêt – soit 12 millions d’arbres – en République démocratique du Congo, en coopération avec les communautés locales. Le démarrage du projet, qui coûtera 8 millions d’euros, est discrètement en cours depuis un an. Le groupe Colruyt propose également des cours de formation et des infrastructures aux communautés locales.
Planter des arbres pour 115 000 tonnes de CO2 en Belgique n’est pas réalisable, explique Jef Colruyt. Le Congo, quant à lui, souhaite planter un milliard d’arbres d’ici 2023 pour reboiser la forêt tropicale. Colruyt étant déjà actif dans le pays avec des exportations via Colex – Everyday et Boni Selection seraient bien implantés dans les foyers congolais – et des partenariats avec des cultivateurs de café et des projets de formation, le groupe belge a décidé de s’y associer.
« En tant que détaillant, nous approvisionnons des centaines de milliers de familles en nourriture chaque jour. En raison de la nature de nos activités, nous restons donc responsables des émissions de CO2 que nous ne pouvons pas réduire immédiatement », déclare Jef Colruyt. Le responsable espère que l’Europe finira par imposer des taxes à l’importation sur les produits polluants. L’Eco-Score marque déjà le début d’une base plus scientifique. Pendant ce temps, Colruyt continue de travailler à la réduction de ses propres émissions.