Colruyt Group a obtenu les autorisations nécessaires pour cultiver des moules belges en mer du Nord. Une décision qui ne fait pas l’unanimité : Nieuport se tourne vers le Conseil d’État.
Westdiep
Colruyt Group a obtenu le permis d’environnement et d’utilisation pour la zone de projet C en mer du Nord. La zone C, mieux connue sous le nom de Westdiep, se situe à 5 kilomètres au large des côtes de Nieuport et de Coxyde. Le groupe avait demandé les autorisations nécessaires pour cultiver des moules belges et, à terme, des huîtres et des algues, en avril dernier.
Ces autorisations en poche, le groupe recherche des partenaires pour l’installation et l’entretien des filières de moules, pour la culture et la récolte de ces moules belges ainsi que pour leur traitement et leur emballage. La première récolte (limitée) n’est pas attendue avant l’automne 2022.
Grande première
Le projet est une première absolue pour la mer du Nord belge. « Ce projet a fait l’objet de très nombreuses recherches et est le fruit d’un sérieux travail d’innovation. Nous sommes maintenant sur le point de lancer la toute première ferme maritime en mer du Nord », explique Stefan Goethaert, directeur de la qualité et de la production. « Cultiver des moules, des huîtres et des algues à pareille échelle, c’est du jamais vu à la côte belge. Nous savons que les conditions météorologiques et les courants de la mer du Nord belge ne rendront pas la tâche aisée. Voilà pourquoi notre approche consiste à procéder pas à pas. »
Comme il s’agit d’un projet de très grande envergure, Colruyt veut également écouter toutes les parties prenantes, comme les autorités locales, les ports, les pêcheurs et la navigation de plaisance. « Nous nous rendons bien compte que certaines parties se posent des questions et nous restons ouverts au dialogue », poursuit Stefan Goethaert. « En même temps, nous sommes convaincus que de nombreux acteurs locaux voient d’un bon œil l’arrivée de la ferme maritime et souhaitent apporter leur pierre à l’édifice. »
Protestation
Geert Vanden Broucke, le bourgmestre de Nieuport, ne partage pas cet enthousiasme et se tourne vers le Conseil d’État. « L’argument selon lequel la ferme maritime crée de l’emploi ne nous convainc pas. C’est une catastrophe pour les 200 personnes qui travaillent dans notre pêcherie. Ce projet réduit considérablement leur zone d’activité », a-t-il déclaré au HLN. Geert Vanden Broucke soutient également les griefs de la navigation de plaisance et des propriétaires de petits voiliers, puisque la ferme serait sur leurs routes de navigation. La ferme marine augmenterait également l’insécurité, car elle se trouve juste sous la surface. « Nous continuerons à nous battre contre les plans du groupe Colruyt et nous exigeons une relocalisation de la ferme maritime », conclut-il.