En France Colruyt envisage l’ouverture de cinq à sept nouveaux supermarchés par an. Le retailer espère ainsi atteindre une envergure suffisante pour être rentable, réplique le groupe face au scepticisme des analystes financiers.
Déficitaire en France
Colruyt confirme ses ambitions en France, suite à l’analyse boursière de Morgan Stanley, qui met en doute sa stratégie d’expansion dans l’Hexagone. L’analyste Maria-Laura Adurno estime que les activités françaises du groupe constituent un gros risque pour le champion des prix de Hal : vu la guerre des prix persistante dans le secteur des supermarchés, les marges y subissent une forte pression.
« En ce moment Colruyt n’y réalise pas de bénéfice opérationnel et nous pensons qu’il sera difficile d’y générer des marges, vu les conditions économiques difficiles et par manque d’envergure », argumente Adurno dans le journal De Tijd.
100 magasins en perspective
Colruyt réplique en annonçant son intention de franchir la barre des 100 magasins d’ici quelques années. Actuellement Colruyt détient 85 points de vente en France, mais depuis un an l’enseigne accélère son expansion : la chaîne veut y ouvrir cinq à sept nouveaux magasins par an, alors qu’auparavant le rythme était de trois à quatre par an.
Le marché français pourrait être une solution face à la saturation et la lutte concurrentielle grandissantes sur le marché domestique belge, bien qu’avec un chiffre d’affaires de 490 millions d’euros le pays ne représente actuellement que 8,2% du chiffre d’affaires total du groupe. Au bout du compte les magasins y sont encore déficitaires : depuis deux ans l’EBITDA est positif, mais « nous considérons le fait qu’il n’y ait pas de bénéfice net comme un investissement », commente le directeur opérationnel Marc Hofman.
Ces investissements concernent également l’infrastructure en France : Colruyt est en train d’y construire un nouveau centre de distribution – permettant de doubler la capacité – et un immeuble de bureaux plus grand.