Le bureau d’études Mintel a identifié 5 tendances food qui l’an prochain auront un impact sur les consommateurs, les retailers et les fabricants. Le rapport ‘Global Food & Drink Trends 2018’ relate les conclusions de 60 analystes d’une douzaine de pays.
1. Ouverture totale
Dans un contexte de post-truth et de fake news, les consommateurs exigent une transparence absolue des entreprises alimentaires. Les scandales alimentaires, les rappels de produits et la méfiance générale à l’égard des entreprises ont entamé la confiance du consommateur : les clients demandent une clarté totale concernant la sécurité et l’origine des produits alimentaires. Les fabricants y répondent avec des allégations telles que ‘naturel’, ‘sans additifs’, ‘écologique’, ‘respectueux du bien-être animal’, mais cela ne suffit pas. Une ouverture totale s’impose : comment, où, quand et par qui un produit a-t-il été récolté, fabriqué ou vendu ? L’apparition d’apps permettant aux consommateurs de déterminer l’origine des produits est marquante. Pour eux le facteur ‘local’ est un atout : 70% des Italiens, 66% des Français, 58% des Espagnols, 56% des Allemands et 55% des Polonais font davantage confiance à une entreprise qui produit dans son propre pays. Cette tendance doit également inciter les retailers à fournir plus d’informations concernant l’origine de leurs marques maison.
2. Recherche d’équilibre
Les gens cherchent à bannir la négativité de leur vie et à prendre mieux soin d’eux-mêmes. D’où le besoin d’un mode de vie sain avec un régime équilibré et suffisamment de ‘me-time’. Cependant les informations contradictoires sur ce qui est sain et ce qui ne l’est pas constituent déjà un stress en soi. Devons-nous éviter le sucre, ou la graisse, ou les additifs ? En réaction les consommateurs vont plutôt s’intéresser aux ingrédients sains contenus dans les aliments. Une approche positive, qui entraîne une attention accrue pour les substances naturelles et végétales (céréales, graines, plantes aromatiques, …). En même temps les gens aiment parfois se faire un petit plaisir pour diminuer leur stress : c’est là qu’entrent en jeu les ‘snacks sains’. L’industrie peut répondre à ce besoin par des solutions positives, telles que des portions contrôlées et des ingrédients adaptés, afin de permettre au consommateur de faire un choix en fonction de ses besoins nutritionnels, physiques, émotionnels.
3. La texture avant tout
Boire et manger sont des activités qui dans le meilleur des cas sollicitent divers sens. Même si la forme et la couleur restent des facteurs importants (cf. Instagram et Pinterest), la texture surtout offre de nouvelles possibilités de se distinguer. Une sensation en bouche unique (une crème glacée onctueuse avec des morceaux croquants), voire même un son particulier (lorsqu’on mord dans un cracker croustillant par exemple) peuvent faire la différence. Des produits alimentaires d’une texture unique et inattendue nous viendront d’Asie, prédit Mintel. Des boissons rafraîchissantes très pétillantes riches en pulpe, des biscuits en couches, des combinaisons de jus et des graines, … autant de nouvelles expériences gustatives auxquelles les jeunes générations surtout seront sensibles.
4. Personnalisation
Les consommateurs s’intéressent aux nouveaux canaux et technologies leur permettant de gagner du temps et de l’argent. Songez aux formules d’abonnement, aux apps de reconnaissance vocale comme Amazon Echo et Google Home, ou encore aux distributeurs automatiques intelligents proposant des promotions personnalisées. D’ailleurs dans la reprise de Whole Foods par Amazon aussi tout est question de données, afin de mieux cerner le comportement du consommateur et de diffuser des offres plus ciblées. La personnalisation attire le consommateur à condition que l’avantage qu’il peut en tirer soit clair : une app qui l’aide à faire son shopping de manière plus efficace, des suggestions de recettes en fonction de sa liste de courses, des recommandations sur base de son comportement d’achat … . Si les consommateurs attachent plus d’importance au confort, à la valeur et au temps qu’à la marque, les fabricants de marques se verront contraints d’être plus pertinents, plus efficaces et plus accessibles. A titre illustratif, citons ici l’exemple de Brandless, un webshop américain qui propose des produits alimentaires de qualité sans marque au prix fixe de trois dollars.
5. La technologie en tant que disrupteur
Parlant de technologie : aujourd’hui bon nombre de fabricants développent des solutions en vue de remplacer l’agriculture et les méthodes de production traditionnelles par des procédés révolutionnaires tels que la culture de cellules souches et l’impression en 3D. Des entreprises comme Beyond Meat et Impossible Foods donnent le ton. Actuellement 26% des Espagnols, 13% des Polonais, 11% des Français, 9% des Italiens et 8% des Allemands se disent favorables à la viande de laboratoire. Les consommateurs soucieux de l’environnement en particulier se laissent plus facilement convaincre. Mais il y a d’autres arguments en faveur de la technologie : la pureté, l’efficacité, la constance. L’indoor farming par exemple consomme moins d’eau, peut se passer de pesticides et fournit une qualité plus constante. Selon Mintel, la technologie chamboulera indubitablement la chaîne alimentaire traditionnelle. Et vous, qu’en pensez-vous ?