Le groupe de supermarchés Casino doit se repositionner après une année difficile. L’absence des touristes, notamment, a pesé sur le chiffre d’affaires. Le recul touche toutes les formules du groupe.
Crise sanitaire
L’année n’a pas été bonne pour le groupe Casino. Le groupe de supermarchés français a vu son chiffre d’affaires reculer dans toutes ses formules. Seule exception : l’Amérique latine, où les ventes ont augmenté de 2,7%. Sur le marché intérieur français, le recul atteint même 5,4% sur base comparable. Le chiffre d’affaires total s’établit ainsi à 14,1 milliards d’euros.
Le groupe impute avant tout ce déclin à la pandémie, qui a notamment réduit le nombre de navetteurs et de touristes dans des régions importantes comme Paris et du sud-est de la France. Casino est en effet très tributaire de petits supermarchés de proximité dans les centres-villes, notamment avec ses enseignes filiales Monoprix et Franprix. Franprix avait pourtant profité de la crise sanitaire en 2020 : le chiffre d’affaires avait alors progressé de 7%, contre une chute de 7,3 aujourd’hui. Le chiffre d’affaires de Monoprix a diminué de 3,7% en 2021.
Les magasins de plus grande taille ne font pas mieux. Sur base comparable, le chiffre d’affaires des supermarchés Casino a reculé de 6,8%, les hypermarchés perdant 8,9%. Seule la boutique en ligne Cdiscount enregistre des résultats stables.
E-commerce
Les bénéfices sont en recul : alors que Casino avait prévu une croissance pour 2021, le groupe de supermarchés doit concéder une contraction de 1,7% de son bénéfice brut. L’EBITDA s’est établi à 1,28 milliard d’euros, contre 1,3 milliard il y a un an, explique Linéaires. En cause : des problèmes de stocks, de livraisons et de hausses de prix.
Chez Casino, on est conscient de la nécessité de se repositionner. Le groupe prévoit de vendre 1,3 milliard d’euros d’actifs supplémentaires afin de réduire ses dettes, alors que le PDG Jean-Charles Naouri souhaite se concentrer sur les formats dynamiques. Le premium, la proximité et l’e-commerce représentent désormais 76% des ventes, avec une croissance de 15% pour l’e-commerce et même 48% dans la livraison à domicile. Le groupe fait ainsi nettement mieux que le marché, explique Linéaires, notamment grâce aux partenariats signés avec Ocado et Amazon en région parisienne.
La caissière devient conseillère clientèle
Dans les magasins physiques, Casino veut se concentrer sur le service et les relations avec les clients, avait déjà rapporté LSA. Après des années de restructuration et la cession d’hypermarchés, l’enseigne veut aujourd’hui revoir le métier de caissier. Le nombre de caisses traditionnelles devrait être considérablement réduit grâce aux caisses automatiques, aux applications permettant de scanner les articles et même aux magasins sans personnel. Mais un rôle de « conseiller à la clientèle » s’y est substitué.
Autour d’une tasse de café (bientôt disponible dans tous les magasins Casino), les conseillers clientèle peuvent également recommander de nouveaux services, comme la formule d’abonnement Casino Max et la livraison à domicile par le biais de partenaires ou de personal shoppers. Des minicaméras et l’intelligence artificielle devraient également détecter plus rapidement les ruptures de stock dans les magasins.