Le projet de Casino de s’associer à Teract tombe à l’eau. Cependant, trois grands entrepreneurs français s’érigent en sauveurs du groupe de supermarchés.
Pas d’accord agronomique
Casino est dans le coin où les coups pleuvent : le distributeur français traîne une montagne de dettes de plus de cinq milliards d’euros, tandis que son PDG Jean-Charles Naouri fait l’objet d’une enquête pour corruption. Le dirigeant, âgé de 74 ans, a même été placé en détention provisoire la semaine dernière. Aujourd’hui, le groupe de distribution français perd également son futur partenaire de fusion, rapporte le magazine LSA.
Teract et Casino annoncent la fin de leurs négociations exclusives. Depuis le 9 mars, les deux entreprises négociaient la fusion de leurs activités de distribution en France et la mise en place de chaînes d’approvisionnement communes. L’accord devait principalement permettre à Casino de s’approvisionner directement auprès des agriculteurs français, membres des coopératives agricoles qui chapeautent Teract. Plus aujourd’hui, bien que les deux parties pourraient encore conclure un partenariat opérationnel pour les produits de boulangerie et l’approvisionnement en fruits et légumes.
Redressement par un trio millionnaire
Que faire alors pour Casino, qui a besoin d’une injection financière substantielle ? Trois hommes d’affaires français se présentent comme de possibles sauveurs. Il s’agit du milliardaire Xavier Niel, entrepreneur en télécommunications, de Matthieu Pigasse, propriétaire de journaux, et de Moez-Alexandre Zouari, franchisé de Casino. Ce trio hétérogène travaille, en son nom propre, à « une solution industrielle et financière durable pour le groupe Casino ». Ils révèlent qu’ils mettent d’abord en place un véhicule financier, dans lequel ils investiront eux-mêmes un peu plus de 300 millions d’euros.
Mais les ambitions vont bien plus loin : tous les acteurs qui souhaitent « participer au redressement d’un acteur historique de la distribution » sont les bienvenus. À condition de « respecter l’histoire et l’identité de l’entreprise », peut-on lire. Au total, ils espèrent lever plus d’un milliard d’euros. Le trio s’est également déjà assuré le soutien des créanciers et de fonds à effet de levier.
L’accord avec Les Mousquetaires se poursuivra néanmoins : Intermarché reprendra une centaine de magasins du groupe de supermarchés.