Chez Carrefour, plus de la moitié des hypermarchés en France sont déficitaires. Le groupe de supermarchés investit dans des options de paiement mobile et une variante d’Amazon Go pour fluidifier au maximum les achats.
56 % des hypermarchés enregistrent des pertes
Pas moins de 104 des 185 hypermarchés Carrefour en France sont déficitaires, soit 56 % des succursales. C’est ce qui ressort d’un rapport syndical que la revue professionnelle Linéaires a pu consulter. Et ces chiffres ne tiennent pas encore compte des loyers ni des éventuels amortissements.
Tout aussi alarmant, les pertes se sont creusées par rapport à l’année précédente : en 2018, 89 des 191 hypermarchés Carrefour en France, soit 46,5 %, avaient enregistré des pertes avant loyers et amortissements.
Le groupe des supermarchés tente de renverser la tendance en proposant notamment des paiements sans contact et de nouvelles expériences d’achat, pour fluidifier au maximum le parcours client. Pendant la période de confinement imposé en raison du coronavirus, l’adoption de cette technologie mobile s’est accélérée, explique Marie Cheval, directrice des hypermarchés et des services financiers de Carrefour France, à Linéaires.
Tremplin pour la technologie mobile
Les paiements mobiles représentent actuellement moins de 5 % des transactions, admet la directrice, mais les jeunes clients en particulier adoptent facilement la technologie si le système est convivial. « Nous pensons qu’il existe un réel potentiel pour développer les paiements sans contact, par carte ou depuis les téléphones portables. L’utilisation de cette technologie a augmenté pendant la crise du coronavirus. Elle permet de fluidifier au maximum le processus de paiement. »
Cette semaine, Carrefour a annoncé l’intégration de sa carte de fidélité à Apple Paypour ses clients en France, afin qu’elle soit automatiquement activée lors de paiements mobiles effectués depuis un iPhone ou une smartwatch. Une solution similaire est développée pour Android tandis que l’application Scanlib permet déjà aux clients de scanner eux-mêmes leurs articles dans les supermarchés. Il s’agit pour l’instant d’une application distincte, mais, à terme, elle sera intégrée à l’application Carrefour.
Le détaillant expérimente également un magasin sans caisse inspiré d’Amazon Go. La fiabilité de la reconnaissance automatique des produits est déjà remarquable, affirme Cheval. Un magasin test se trouve actuellement au siège de Carrefour près de Paris, mais selon la directrice, à long terme, cette solution pourrait s’avérer particulièrement intéressante pour les petites surfaces, et non pour les hypermarchés en difficulté.