Le distributeur français Carrefour affirme être en bonne voie d’atteindre ses objectifs ambitieux, malgré des conditions de marché incertaines. Toutefois, les chiffres semestriels pour la France et la Belgique sont quelque peu décevants.
Difficile en Europe
Avec une croissance du chiffre d’affaires comparable de 3,9 % au deuxième trimestre et une croissance du bénéfice d’exploitation de 4,5 % au premier semestre de cette année, Carrefour semble se porter plutôt bien. Le chiffre d’affaires au niveau du groupe a augmenté d’environ 3,5 % à 38,8 milliards d’euros. Selon Alexandre Bompard, PDG, il s’agit d’une nette amélioration de la performance. Il souligne que le distributeur continue de faire progresser les initiatives dans le cadre de son plan de transformation.
Mais tous les chiffres n’ont pas l’air rose. Alors que la croissance en Amérique latine a été meilleure que prévu, le détaillant a ralenti dans des pays européens comme la France, l’Espagne, l’Italie et la Belgique. Sur le marché français, les hypermarchés sont toujours en difficulté et les ventes non alimentaires sont en forte baisse. Les ventes alimentaires, les supermarchés et les magasins de proximité vont mieux. En Belgique, le chiffre d’affaires a baissé de 3,1 % au cours du premier semestre, à 2,015 milliards d’euros. Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires a baissé de 1,6 % (contre 0,4 % au premier trimestre). Le résultat d’un marché faible, d’une forte concurrence et d’une faible inflation, dit la société.
De grandes ambitions
Néanmoins, le groupe maintient ses grandes ambitions. Le détaillant investit dans la compétitivité des prix et dans le développement des services et des activités en ligne. Le nombre de drives continue d’augmenter, tandis que l’entreprise déploie rapidement la livraison à domicile dans divers marchés. Carrefour rationalise ses gammes et actualise ses formats, en particulier les hypermarchés. En termes d’expansion, l’accent est mis sur les concepts de proximité et les formules innovantes, comme les magasins Carrefour Bio ou le concept de restaurant Carrefour Bon Appétit.
Plus que jamais, le programme Act for Food devient la raison d’être du groupe. Les ventes de produits biologiques ont augmenté de 25 % au deuxième trimestre. Désormais, les MDD Carrefour recevront la nutri-score sur l’emballage et la lutte contre le gaspillage alimentaire sera renforcée. Les alliances d’achat Envergure en France (avec Système U) et avec Tesco au niveau européen portent leurs premiers fruits. Le programme de réduction des coûts a déjà rapporté 1,4 milliard d’euros et devrait atteindre 2,6 milliards d’euros d’ici 2020. Le distributeur continue également à céder des activités non rentables et non stratégiques, telles que les activités en Chine et le portefeuille immobilier de Cargo Property Assets.