L’enseigne de grande distribution Carrefour met ses concurrents Aldi , Lidl & co au défi en affichant des comparaisons de prix à l’entrée de ses supermarchés.
« Une action ludique »
Le Carrefour Market à Bilzen par exemple affichait deux tickets de caisse agrandis de Carrefour et de Lidl, démontrant que Carrefour était bel et bien meilleur marché que son concurrent. « Une action ludique, qui entretemps est terminée, et avec laquelle nous voulions démontrer que Lidl n’avait pas le monopole des prix bas », explique Danny Hendriks, manager néerlandais du Carrefour de Bilzen, au journal HBvL. « Aux Pays-Bas ce genre de publicités comparatives est courant depuis des années. Les clients à Bilzen ont réagi de manière positive. Et Lidl ? Nous n’avons pas encore eu de réaction de leur part, mais ceci n’est certainement pas une déclaration de guerre. Une simple action avec un petit clin d’œil. »
Lidl pour sa part estime que la comparaison de prix n’est qu’un instantané, qui ne reflète pas correctement le prix. « Lidl applique les mêmes prix dans toutes ses filiales belges. Chez les Carrefour Market locaux ce n’est pas le cas », précise la porte-parole Isabelle Colbrandt. Si plusieurs Carrefour proposent des prix inférieurs aux nôtres, nous réagissons toujours. Mais une comparaison temporaire avec un magasin local n’est pas correcte. Si vous choisissiez des produits au hasard, je suis certaine que Lidl serait le meilleur marché. »
« Pas une guerre des prix »
Carrefour adopte une stratégie similaire dans ses hypermarchés. Depuis peu le retailer y poste deux caddies contenant des produits de marques A, dont un rempli chez un concurrent des alentours. « Nous ne visons pas un supermarché en particulier, nous voulons tout simplement prouver que nos prix sont très compétitifs », affirme le porte-parole Baptiste van Outryve, qui ajoute ne pas avoir l’intention de se lancer dans une guerre des prix. « Nous monitorons nos prix depuis des années et nous continuerons à la faire. »
Pourtant, selon Jorg Snoeck de RetailDetail, une guerre des prix semble s’annoncer, vu que les discounters proposent de plus en plus de marques A. « Par le passé Carrefour gagnait de l’argent sur un pot de Nutella, alors qu’aujourd’hui ce même pot de choco sert à attirer les clients. Par conséquent on assiste à une course au meilleur prix dont la fin est loin d’être en vue », explique-t-il.