Carrefour Belgique, fortement déficitaire, doit faire des économies : le distributeur teste des options avec les syndicats. Franchiser toutes les branches, comme chez Delhaize, n’est pas à l’ordre du jour.
Chiffres rouges
La direction de Carrefour Belgique est en pourparlers avec les syndicats pour voir où des économies sont possibles, rapporte De Standaard. Selon les syndicats, ces discussions « se déroulent correctement ». La dureté du conflit chez Delhaize les a peut-être rendus plus indulgents, même s’ils affirment ne pas être prêts à parler d’une réduction des salaires et des conditions de travail.
L’intervention est une nécessité : en 2022, Carrefour Belgique a enregistré une perte de 61,6 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 3,9 milliards d’euros. Les 83 magasins en propre du distributeur sont particulièrement à la peine : leurs ventes ont baissé de 2,4 % pour atteindre 1,82 milliard d’euros, tandis que les magasins indépendants ont progressé de 0,7 % pour s’établir à 2,05 milliards d’euros.
Ces mauvais chiffres sont dus à une combinaison de facteurs, notamment la hausse des prix des denrées alimentaires, l’augmentation des salaires et des coûts de l’énergie, ainsi que la concurrence par les prix dans un marché où l’offre est excédentaire. En outre, le détaillant a dû faire face à des rayons vides pendant des mois après qu’un sous-traitant a fermé son centre de distribution à Nivelles.
En voie de guérison
Au cours des trois derniers trimestres, Carrefour Belgique a renoué avec la croissance des ventes et, au dernier trimestre, le distributeur a également gagné des parts de marché, aidé en partie par les grèves chez Delhaize. L’entreprise semble donc sur la voie de la guérison, mais cela ne suffit pas à éliminer les chiffres rouges.
Le mois dernier, l’administrateur délégué Geoffroy Gersdorff avait déjà évoqué les coûts salariaux élevés, en particulier dans les hypermarchés, qui relèvent de la commission paritaire 312, où s’appliquent les barèmes salariaux les plus élevés de l’ensemble du secteur de la vente au détail. Mais il avait également indiqué qu’il n’envisageait pas de céder toutes les succursales intégrées à des indépendants, comme Delhaize. Le distributeur se concentre désormais sur la réduction des coûts et sur une organisation du travail plus efficace dans les magasins. Au niveau du groupe, Carrefour centralise sa centrale d’achat européenne, ce qui pourrait rendre certaines fonctions du siège belge superflues.