Carrefour a entrepris une analyse critique de ses activités internationales. Selon les médias français, la vente des filiales polonaises et taïwanaises, entre autres, serait imminente. Mais le détaillant qualifie ces informations de prématurées.
Italie et Argentine
Le magazine économique français Challenges tire la sonnette d’alarme : selon le magazine, cela fait plusieurs mois qu’Alexandre Bompard, le directeur du groupe, planche en toute discrétion sur la vente des divisions polonaise et taïwanaise du groupe. Le détaillant aurait même mandaté KPMG à cette fin. En cause : l’intérêt récent du groupe canadien Couche-Tard pour Carrefour. Cette manœuvre surprise semble avoir réveillé le groupe de supermarchés français et incité son CEO à porter un regard critique sur toutes ses activités internationales. Une vente des deux filiales pourrait rapporter 1,5 milliard d’euros.
Carrefour envisagerait également de vendre ses activités en Italie et en Argentine, deux marchés où le distributeur peine à atteindre la masse critique nécessaire pour devenir véritablement rentable. Carrefour n’est en effet qu’un des nombreux acteurs opérant sur un marché italien très fragmenté et durement frappé par la crise. En se concentrant sur ses principaux marchés européens et sur le Brésil, le retailer pourra mieux cibler l’allocation de ses ressources financières pour générer une croissance rentable, estiment les observateurs.
Investisseurs mécontents
Et c’est nécessaire : la stagnation de l’action Carrefour depuis plusieurs années mécontente les actionnaires. Le retailer est beaucoup moins performant de nombreux concurrents. Même si le plan de transformation d’Alexandre Bompard a amélioré la structure du groupe, il reste encore énormément de pain sur la planche. Le directeur a déjà indiqué à plusieurs reprises que Carrefour souhaitait jouer un rôle dans la consolidation du food-retail européen, mais l’offre de Couche-Tard l’a subitement transformé en cible potentielle, ce qui n’était pas prévu.
Dans une réaction, Carrefour a confirmé que le groupe avait effectivement « initié une réflexion sur la taille critique de ses filiales internationales et d’éventuels mouvements de consolidation, d’alliance ou de cession. Ce travail de réflexion stratégique vient de commencer et nous démentons toute décision de vente d’actifs. » En bref : il se trame quelque chose et l’article de Challenges a pris le retailer de vitesse.