Le groupe canadien de supermarchés Alimentation Couche-Tard a jeté son dévolu sur Carrefour. Les deux entreprises ont reconnu que des entretiens préliminaires amicaux sont déjà en cours.
Deux fois plus grand
Un holding canadien de supermarchés de proximité va-t-il retirer le groupe français d’hypermarchés Carrefour de la Bourse ? Si cela dépendait d’eux, la réponse est oui : Couche-Tard a déjà mené des discussions exploratoires avec le directeur de Carrefour Alexandre Bompard. Ces entretiens s’inscrivent dans une démarche amicale, soulignent les deux parties. L’objectif est de parvenir à un accord.
Même si le groupe reste relativement peu connu en Europe occidentale, les ambitions de Couche-Tard ne sont pas une surprise. Ce spécialiste des boutiques adossées aux stations-service affiche une valeur boursière d’environ 30 milliards d’euros, soit plus du double des 12,6 milliards d’euros de Carrefour. Le groupe a multiplié les acquisitions, notamment aux États-Unis et en Europe, depuis les années 2000.
Appétit
Sur le continent européen, Couche-Tard exploite des boutiques de stations-service sous la bannière Circle K dans les pays scandinaves, en Pologne, dans les Balkans et en Russie. Avec l’acquisition de Carrefour, il ajouterait de nouveaux formats retail à son portefeuille, dont 2 800 supermarchés et 703 hypermarchés.
L’opération permettrait également aux Canadiens de s’étendre en Amérique du Sud, car Carrefour a également un pied en Argentine et au Brésil. Les échecs subis l’année dernière – tentatives d’acquisition de Caltex en Australie et Speedway aux États-Unis – n’ont manifestement pas coupé l’appétit de Couche-Tard. Il faut dire que personne n’aime aller au lit le ventre vide.