Le groupe belge de supermarchés Louis Delhaize, en difficulté, a vendu ses 175 magasins français à Carrefour, en suivant l’exemple de ses magasins roumains. Quel avenir reste-t-il pour les autres filiales ?
Bonne affaire pour Carrefour
Carrefour déboursera 1,05 milliard d’euros pour les 60 hypermarchés Cora et 115 supermarchés de l’enseigne Match. Ensemble, ils réalisent un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros : les 24 000 employés réalisent ainsi plus des deux tiers du chiffre d’affaires du groupe Louis Delhaize. Carrefour reprend également l’immobilier de 55 hypermarchés et 77 supermarchés.
Pour Carrefour, il s’agit d’une opération très intéressante en raison d’une « très forte complémentarité géographique » : Cora et Match sont particulièrement forts dans les régions septentrionales proches de la frontière belge, où Carrefour est « peu présent ».
Synergies
Carrefour espère que la fusion générera 110 millions d’euros de synergies annuelles. La moitié de ce montant devrait provenir de l’optimisation des coûts omnicanaux, l’autre moitié d’une meilleure répartition des coûts de distribution et de marketing.
Les autorités françaises de la concurrence doivent encore approuver l’acquisition. Si elles le font, les deux distributeurs concernés espèrent finaliser l’acquisition d’ici l’été prochain.
La fin de Louis Delhaize ?
Pour la sécurité commerciale de Louis Delhaize en Belgique, la reprise est un nouveau coup dur. Les magasins affichent des résultats médiocres depuis des années et ont déjà fait l’objet de plusieurs plans de restructuration. Match (et son « petit frère » Smatch) devait en fait disparaître complètement en Belgique, mais cette intervention a été annulée en avril.
En outre, de nombreuses économies d’échelle seront perdues : Carrefour a non seulement repris la branche française du groupe, mais aussi – en avril – la branche roumaine. Le milliard d’euros associé à cette acquisition pourrait-il être le salut des magasins belges ?