Le groupe allemand Metro est en pourparlers avec l’américain Sysco au sujet d’une reprise. La multinationale spécialisée dans le foodservice veut acheter Metro afin de poursuivre son expansion européenne.
Superpuissance dans le secteur du foodservice
Sysco tente de séduire Metro, la société mère allemande derrière la chaîne de grands magasins Makro. Selon Bloomberg, les deux parties mènent actuellement des négociations en vue d’une reprise. On ne sait pas encore combien Sysco (qui prétend être le premier fournisseur mondial de produits alimentaires pour l’horeca, les agences gouvernementales et les hôpitaux) mettra sur la table.
Ce n’est pas la première fois que Sysco s’intéresse à Metro : à la fin de l’année dernière, les Américains voulaient déjà racheter la société allemande. Cette décision s’inscrit dans la stratégie d’expansion européenne du groupe de foodservice, qui a également racheté son collègue britannique Brakes en 2016. En Belgique, Sysco possède déjà une base à Bornem.
Sur le territoire de Daniel Kretinsky
Metro s’est déjà montré exigeant : l’année dernière, les actionnaires avaient rejeté une proposition de PE Global Commerce, le véhicule d’investissement de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, après avoir jugé l’offre de 16 euros par action trop basse.
Entre temps, l’entrepreneur dispose désormais d’une participation de 29 % ainsi que d’une option pour accroître celle-ci jusqu’à 32 %. S’il passe à l’action, il sera également obligé de lancer immédiatement une autre offre publique d’achat pour les actions restantes. Une bataille entre Sysco et EP Global Commerce n’est donc pas improbable.
La question clé reste donc de savoir ce que vaut exactement Metro. Aujourd’hui, sa valeur boursière s’élève à 3,9 milliards d’euros, mais le coronavirus aura un impact important sur les résultats trimestriels, car la fréquentation des restaurants, notamment en Allemagne, est au plus bas. Metro a également subi une perte nette de 119 millions d’euros au cours de l’exercice financier précédent. Toutefois, l’entreprise recevra bientôt 300 millions d’euros pour la vente de la chaîne d’hypermarchés Real.