La chaîne biologique Bio c’Bon aurait de sérieux problèmes financiers : la chaîne française, qui possède quatre magasins à Bruxelles, a des arriérés de loyer et des factures impayées chez ses fournisseurs. Même avant l’épidémie de corona, certains rayons des magasins étaient vides.
Fin à la croissance
La troisième plus grande bioformule de France pourrait être au bord de la faillite, selon LSA. Depuis plusieurs mois, l’enseigne aurait des difficultés à payer ses fournisseurs et ses frais de location. Le détaillant dispose de 155 magasins en France, en Italie, au Japon, en Espagne et en Suisse, ainsi que de quatre magasins à Bruxelles.
Bio c’Bon s’est développée à haute vitesse ces dernières années, grâce à un modèle de financement partiellement coopératif : 75% des fonds pour l’ouverture de nouveaux magasins proviennent de la société et des banques, les 25% restants de particuliers qui deviennent partenaires.
Cependant, en 2018, les autorités financières françaises ont mis en garde contre cette pratique, qu’elles ont qualifiée de « douteuse », d’autant plus que les partenaires se voient promettre un rendement fixe indépendamment des performances.
Aujourd’hui, la croissance aurait pris fin et la direction fait des économies substantielles. L’ouverture de nouveaux magasins serait reportée, les organisations régionales se voient réduites et il y aurait également une rotation de personnel remarquablement élevée. De plus, certains magasins parisiens voyaient déjà leurs rayons vides avant même que la crise du coronavirus n’éclate, car plusieurs fournisseurs refusaient de les approvisionner.
Une décision ce mois-ci ?
La direction confirme à LSA que la formule se trouve en effet dans une situation « délicate » et que 2019 a été une année difficile. Par exemple, la collaboration de Bio c’Bon avec Amazon s’est arrêtée, il y a eu les manifestations des gilets jaunes et plusieurs concurrents (dont Carrefour) ont intensifié la pression sur les prix des produits biologiques. Le management garantit néanmoins que la majorité des fournisseurs ont été payés entre temps et que les autres suivront sous peu.
Toutefois, il reste à voir si la crise COVID-19 actuelle ne donnera pas le coup de grâce. Selon une source interne de la LSA, une décision sur l’avenir de la chaîne sera prise dans le courant de ce mois : soit un nouvel actionnaire sera recherché, soit des magasins seront cédés, soit, dans le pire des cas, la faillite suivra.