D’ici 5 à 10 ans il y aura une taxe sur la viande, afin de diminuer la consommation de viande qui a de lourdes conséquences sur le climat et la santé. C’est du moins ce qu’estiment bon nombre de chercheurs et de parlementaires du monde entier.
Une taxe sur la viande inévitable pour atteindre les objectifs climatiques
Une taxe sur la viande semble inévitable, prétendent plusieurs études. Une nouvelle analyse du réseau d’investisseurs FAIRR (Farm Animal Investment Risk and Return Initiative) indique que la viande risque de subir le même sort que le tabac, les émissions de CO2 et le sucre. Il y aura donc très probablement une taxe sur la viande afin de réduire la consommation de viande.
En Allemagne, au Danemark et en Suède une telle taxe a déjà fait l’objet de discussions au sein du parlement et en Chine la quantité de viande conseillée a été revue à la baisse de 45% en 2016. « Les investisseurs doivent s’y préparer », explique Jeremy Coller, fondateur de FAIRR et patron de l’entreprise d’investissement privée Coller Capital.
« Si les décideurs veulent prendre en compte le coût sanitaire réel d’épidémies telles que l’obésité, le diabète et la cancer et s’ils veulent également s’attaquer au changement climatique et au problème de la résistance aux antibiotiques, ils devront passer d’un système de subsides à un système de taxation de l’industrie de la viande », affirme Coller.
A l’heure où les pays entrent en action en vue d’atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris sur le climat, FAIRR estime qu’une taxe sur la viande est en vue. Le bétail est responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre et la consommation de viande mondiale augmente rapidement. De plus la consommation trop élevée de viande affecte la santé, ce qui entraîne des coûts sanitaires supplémentaires. L’industrie de la viande engendre également d’autres problèmes, tels que la pollution de l’eau et la résistance aux antibiotiques.
Taxe conseillée de 40% sur le bœuf et 20% sur les produits laitiers
Selon une étude réalisée en 2016, la taxe devrait atteindre 40% pour la viande de bœuf, 20% pour les produits laitiers et de 8,5% pour la volaille, afin de compenser les dommages encourus par l’environnement et afin d’inciter les gens à manger moins de viande. Une telle taxe permettrait de sauver un demi-million de vies chaque année et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Bien qu’une taxe sur la viande soit souvent considérée comme politiquement irréalisable, une étude britannique de 2015 a pourtant démontré que les consommateurs y étaient plus favorables que ne pensent les autorités. L’étude révèle également que les citoyens sont peu conscients des effets nocifs de la consommation de viande et qu’ils estiment qu’il revient aux autorités de prendre l’initiative.
Comme solution alternative l’étude évoque la culture durable de la viande, comme la viande cultivée en laboratoire par exemple, ainsi que la recherche de méthodes permettant de réduire les émissions de gaz du bétail. Pour l’heure un bétail respectueux de l’environnement est encore une utopie, mais aujourd’hui l’on assiste déjà aux premiers succès de viande cultivée en laboratoire.