Barry Callebaut, le plus grand fabricant mondial de chocolat, a connu une forte croissance ces dernières années. Antoine de Saint-Affrique, CEO de Barry Callebaut, souhaite continuer dans cet élan et investit massivement en Belgique.
Ancrage belge
Barry Callebaut est né en 1996 de la fusion entre le Français Cacao Barry et le Belge Callebaut, mais conserve ses liens étroits avec la Belgique. L’entreprise possède déjà quatre sites de production en Belgique (à Halle, Heule, Thimister-Clermont et Wieze), auxquels viendra s’ajouter l’année prochaine un centre de distribution à Lokeren. Il s’agira du plus grand entrepôt de chocolat au monde : « Au départ de Lokeren, tout notre chocolat belge sera exporté vers le reste du monde « , explique de Saint-Affrique. Il ajoute que, depuis 2014, son entreprise a déjà investi plus de cent millions d’euros en Belgique.
L’an dernier, le plus grand chocolatier du monde a vendu pour 6,6 milliards d’euros de chocolat à d’autres géants de l’alimentaire tels que Mars, Mondelez et Nestlé. Le chiffre d’affaires a augmenté de 5,1% et les bénéfices de l’entreprise ont progressé de 8,5%, atteignant 547 millions d’euros. « Ces quatre dernières années, nos ventes ont connu une croissance constante de 5%« déclare de Saint-Affrique au quotidien De Tijd. « Aucun autre fabricant de chocolat ne peut en dire autant. Nos bénéfices augmentent encore plus vite parce que nous faisons attention aux coûts, mais surtout parce que nous innovons. » Le géant du chocolat propose par exemple du chocolat rose à la saveur fruitée, en plus du chocolat classique noir, au lait et blanc.
Développement durable
La culture du cacao ne jouit pas d’une très bonne réputation en matière de développement durable : le travail des enfants, la pauvreté des agriculteurs et la déforestation sont les principaux enjeux du secteur. Actuellement, 47% seulement du chocolat utilisé par Barry Callebaut « responsable ». L’entreprise veut, d’ici à 2025, sortir de la pauvreté 100% des planteurs de cacao. « Nous leur apprenons à rendre leur ferme plus efficace. Cela leur permet de récolter jusqu’à trois fois plus de cacao. C’est crucial, car la pauvreté est à l’origine de tous les autres problèmes. Quand les fermiers sont trop pauvres, ils mettent leurs enfants au travail et détruisent les forêts pour agrandir leurs fermes. »
L’entreprise de chocolat emploie également 300 inspecteurs pour lutter contre la fraude. « Ils ont cartographié plus de 177.000 fermes. Nous avons compté le nombre d’arbres, leur âge et le nombre de personnes qui y travaillent. Nous connaissons donc le potentiel de production de toutes les fermes. Et si on constate qu’une ferme dépasse son potentiel ? On sait dès lors qu’il y a quelque chose d’anormal et qu’elle s’approvisionne ailleurs. »