Boycott suite à des déclarations déplacées
« Notre famille est de type traditionnel. On ne peut pas contenter tout le monde. Je ne ferais jamais un spot avec un couple homosexuel, pas par manque de respect : ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent, tant qu’ils ne gênent pas les autres. Mais parce que je ne suis pas d’accord avec eux. Nous voulons nous adresser aux familles traditionnelles et les femmes y jouent un rôle crucial ». C’est avec cette déclaration que Guido Barilla (55 ans), président du groupe, a mis le feu aux poudres.
Les réactions ne se sont pas fait attendre : diverses organisations défendant les droits de la communauté homosexuelle ont réclamé le boycott des produits Barilla et des autres marques du groupe alimentaire. La nouvelle c’est très vite répandue via les réseaux sociaux, qui plus est aux Etats-Unis, l’un des principaux marché du groupe de Parme.
Après les excuses, des mesures concrètes
La polémique prenant une telle ampleur, l’arrière-petit-fils du fondateur, s’est empressé de présenter ses excuses : « Je regrette que mes déclarations aient généré des malentendus ou des polémiques. Je voulais seulement souligner le rôle central de la femme à l’intérieur de la famille».
A présent le groupe a laissé entendre qu’il miserait pleinement sur la diversité, non seulement dans ses publicités, mais également au niveau de la gestion de l’entreprise et du personnel. Ainsi les spots Barilla ne présenteront plus uniquement des familles traditionnelles, mais d’autres personnages tels que Alex Zanardi, ancien pilote de Formule 1 handicapé et devenu coureur cycliste handisport ou encore David Mixner, activiste américain défendant les droits des homosexuels, joueront également un rôle de premier plan.
Par ailleurs l’entreprise a créé un service de Diversité & Intégration et un ‘global diversity officer’ devra veiller à ce que Barilla reste sur le droit chemin. Pour faire preuve de sa détermination, Barilla souhaite être coté selon les critères du Corporate Equality Index, une initiative de la fondation Human Right Campaign, qui évalue les entreprises au niveau de la diversité et la non-discrimination sur le lieu de travail.
Discussions avec des gays
Toutes ces mesures font suite à des contacts et des entretiens que Guido Barilla a eus avec des homosexuels et leurs organisations en Italie et aux Etats-Unis. « Toutes ces réunions nous ont ouvert les yeux sur ce qui se passe ailleurs dans le monde, en dehors de Parme et de l’Italie », précise Luca Virginio, porte-parole du groupe.
Selon certaines sources le boycott aurait réduit de 10% le chiffre d’affaires de Barilla, mais l’entreprise ne confirme, ni ne dément ce chiffre. Pourtant le fabricant italien se serait bien passé de toute cette controverse. En effet suite à la récession touchant lourdement l’Italie, le groupe traverse une période difficile (l’an dernier le bénéfice net a régressé de 21% à 60 millions d’euros).
Traduction : Marie-Noëlle Masure